Affaire peu banale que celle jugée mardi au tribunal correctionnel de Briey. Un homme de 39 ans a été condamné à six mois de prison avec sursis pour avoir cambriolé son propriétaire. Il lui avait notamment volé des montres et des sous-vêtements.
«Je me demande même s’il ne venait pas se laver chez nous en notre absence…» Face à Guillaume Bottino, président du tribunal correctionnel de Briey, ce monsieur semble encore décontenancé par la mésaventure que lui a fait subir son locataire. Un locataire absent, pour sa part, ce mardi, à l’heure de l’évocation de cette affaire devant la justice…
Six mois de doutes
Il aura fallu l’installation d’un système de vidéosurveillance pour mettre fin à la ruse du prévenu, un homme né en 1980, qui louait un appartement situé dans le même bâtiment que celui de son propriétaire. Depuis le début de l’année, ce dernier avait remarqué la disparition d’objets personnels, montres, tablettes informatiques, ou encore d’argent en liquide. Sans qu’aucune infraction ne soit observée. «Six mois, c’est long. C’est une situation qui a eu des répercussions pour mon client et sa compagne, explique Me Eric Mallet, avocat de la victime. Ils se demandaient comment tout cela était possible, en sont venus à s’interroger sur les membres de leurs propres familles. Quelqu’un leur avait-il dérobé une clé? Ils ont même évoqué l’idée du divorce à un moment.»
Jusqu’au 13 juillet
Heureusement, le scénario n’a pas connu pareille issue. Le 13 juillet dernier, la vidéosurveillance permettait en effet de confondre le locataire en question. «Il pénétrait dans votre appartement en passant par un soupirail», note le président.
Interpellé, le monte-en-l’air a reconnu les faits. Et les vols. Des montres ont été retrouvées à son domicile, ainsi que des bijoux et des vêtements. «Je crois qu’il m’a également pris des sous-vêtements», sourit presque le propriétaire. Ceux-là n’ont pas été retrouvés. Mais comme le président du tribunal l’a remarqué, pour détendre l’atmosphère : «Si ce monsieur parvenait à s’introduire chez vous par un soupirail, je doute que vos sous-vêtements lui allaient!»
Catherine Galen, procureur, réclamait 18 mois de prison, dont un an assorti d’un sursis simple. Le tribunal a opté pour six mois avec sursis. Le prévenu devra en outre verser 1 935 euros au titre du préjudice matériel et 2 000 euros au titre du préjudice moral à son, désormais, ancien proprio. Car oui, le locataire a quitté les lieux. En demandant à ce que sa caution lui soit reversée. Qui ne tente rien…
Cédric Brout (Le Républicain lorrain)