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Bordeaux : irresponsabilité pénale pour la mère infanticide


" (L'accusée) a été déclarée auteure du crime sur l'enfant mais avec un abolissement du discernement." (Photo illustration AFP)

La cour d’assises de la Gironde (France) a conclu vendredi à l’irresponsabilité pénale de la mère qui avait tué sa fille de 9 ans d’un coup de carabine en 2015, conformément aux réquisitions de l’avocat général.

« Elle a été déclarée auteure du crime sur l’enfant mais avec un abolissement du discernement », a déclaré à l’AFP Christian Dubarry, avocat du père de Manon, partie civile. « Ils ont prononcé l’hospitalisation complète. Ils ont dû retenir l’idée que c’était une psychose qui était déjà là depuis bien longtemps puisque c’était la thèse des derniers experts passés à la barre », a-t-il poursuivi.

La mère, Aurélie Coulon, a également interdiction de porter une arme et de se rendre dans certaines communes, notamment celle où habite son père. « La décision est rendue, elle permet à mes clients d’avancer et puis finalement, qu’elle soit à la maison d’arrêt ou à (l’hôpital psychiatrique de) Cadillac (Gironde), ce n’est pas vraiment cela qu’ils attendaient, ils attendaient qu’elle s’exprime pour dire comment ça s’est passé, pourquoi ça s’est passé, ce qui n’a pas été le cas pendant tout le procès », a souligné Me Dubarry.

Des séjours en soins psychiatriques

Cette femme de 37 ans était jugée depuis mardi pour avoir tué sa fille Manon d’un tir de carabine à moins d’un mètre en mars 2015, au bord d’une route à Barsac (Gironde), après une panne d’essence au petit matin. Elle avait également tiré en direction d’un automobiliste, partie civile au procès.

L’accusée, incarcérée après avoir fait des séjours en soins psychiatriques, a expliqué qu’elle avait pris sa voiture pour aller tuer son propre père, en banlieue de Bordeaux, après avoir découvert des « traces de sang » sur la culotte de sa fille, qui passait un week-end sur deux chez son père.

Ces soupçons d’abus sexuels ont renvoyé Aurélie Coulon, abondante consommatrice de cannabis – dont la veille au soir du drame -, à des abus sexuels de sa propre enfance, notamment par son père à partir de 7-8 ans. Des accusations que ce dernier a démenti formellement au procès.

Selon l’accusée, qui a assuré que le cannabis avait aboli son discernement, c’est la réminiscence de ce que son père lui a fait subir enfant qui l’a convaincue de prendre sa voiture et d’aller tuer ce dernier. La panne d’essence fait dérailler ce projet. Si elle a tiré sur sa propre fille, « accidentellement » d’après elle, c’est pour « venger la petite fille qu’elle était » selon des extraits d’expertises lus au procès.

LQ / AFP