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Bijouterie Cartier braquée : les prévenus clament leur innocence


En moins d'une minute, 39 montres de la marque de luxe d'une valeur de près de 458 000 euros avaient été dérobées. (illustration AFP)

Les deux prévenus du braquage de la bijouterie Cartier, fin mars 2013, clament leur innocence. L’un d’eux était au courant du projet. Voici son histoire.

Le 29 mars 2013 à 12h13, au moins quatre auteurs avaient braqué la bijouterie Cartier située dans la Grand-Rue à Luxembourg. L’attaque avait été très rapide. En moins d’une minute, 39 montres de la marque de luxe d’une valeur de près de 458 000 euros avaient été dérobées.

« Je n’ai rien à voir avec le braquage. On m’a proposé d’y participer, mais j’ai refusé. » Telle était la version de Renatas B. (45 ans), jeudi à la barre. Comme Kanstantin U. (34 ans), il comparaît devant la 13e chambre criminelle du tribunal d’arrondissement pour avoir participé au braquage.

Depuis leur arrestation le 15 novembre 2013 à Berlin, les deux prévenus originaires des pays de l’Est contestent les faits qu’on leur reproche. Or selon les enquêteurs, il y a plusieurs indices dans le dossier prouvant leur présence à Luxembourg pour le braquage.

Tant bien que mal, Renatas B. a tenté de s’expliquer face aux juges. Une connaissance lui aurait fait la proposition de participer au braquage. «J’ai demandé combien de personnes étaient impliquées.»«Donc vous n’étiez pas réticent», le coupe la présidente. Le prévenu se rattrape : «J’ai dit que s’il y avait un agent de sécurité dans la bijouterie, je n’y participerais pas.»

Mais il était allé jeter un coup d’œil sur la bijouterie visée. La preuve : la veille du braquage, un photographe amateur l’avait photographié posté devant la vitrine de la bijouterie. Il portait la même veste, le même jean et les mêmes chaussures que ceux que les policiers ont pu confisquer lors de son arrestation. Pourtant le prévenu n’arrive pas à dire si c’est bien lui sur la photo.

«Vous dites que si la bijouterie est gardée par un agent de sécurité, vous ne participez pas au braquage. Pourquoi vous rendez-vous donc dans la Grand-Rue ?» À deux reprises, la présidente a dû reposer la question à Renatas B. pour obtenir une réponse : «C’était tout simplement intéressantde regarder les prix des bijoux.» Le hic c’est que le soir, la vitrine était vide, elle ne comportait plus de bijoux, ni de prix. «Cela l’a donc intéressé de savoir ce qu’il allait rater», remarque la présidente.

«C’était rigolo d’essayer la perruque femme»

Renatas B. n’a pas non plus d’explication quant à ses traces ADN retrouvées sur une partie de l’équipement des braqueurs. Selon l’experte en génétique, son ADN retrouvé sur la cagoule au niveau de la lèvre supérieure est toutefois un signe qu’il l’a portée et qu’il ne l’a pas seulement touchée, comme il le prétend.

Son ADN a également été recueilli sous la visière d’une casquette et une perruque. L’explication de Renatas B. : il aurait essayé l’équipement des braqueurs avant que ces derniers ne passent à l’action. «C’était intéressant, c’était rigolo d’essayer la perruque femme», raconte-t-il avant d’ajouter qu’il n’a pas pris ses précautions, «car il n’a pas encore été autant impliqué dans des affaires criminelles et que la science criminelle en Lituanie n’est pas si répandue».

Les retraçages téléphoniques ont établi que le portable attribué à Renatas B. était connecté aux antennes des alentours du lieu du crime. Le prévenu ne nie pas s’être promené dans la ville et avoir bu un café le jour du braquage. Or il tient à souligner qu’à l’heure des faits, il n’était pas encore en possession de l’appareil. La connaissance, la prétendue instigatrice du braquage, lui devait de l’argent et lui aurait donc réglé ses dettes en lui remettant le portable.

Le second prévenu, Kanstantin U., avait clamé son innocence mercredi. Jeudi, son avocat a plaidé l’acquittement pur et simple. «Le dossier est basé sur un faisceau d’indices.» Selon Me Philippe Stroesser, il existe un doute quant au fait que son client soit la personne captée par la caméra de surveillance, qui s’est présentée comme cliente dans la bijouterie la veille du braquage pour se faire présenter des montres Rolex. Il ne serait pas non plus établi que le portable repéré à proximité de la bijouterie se trouvait entre ses mains le jour des faits. Enfin, il note qu’on n’a pas retrouvé de bijoux chez son client.

Le procès se poursuit le 5 janvier à 15h avec la fin des plaidoiries de la défense et le réquisitoire du parquet.

Fabienne Armborst

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