Un jeune homme de 18 ans est mort en Belgique des suites d’une insuffisance respiratoire attribuée par les autorités au vapotage et à un mélange de produits nocif dans une cigarette électronique, une première dans le pays.
« Le lien avec la cigarette électronique est établi. Il n’y a chez ce patient aucune autre explication pour une pneumonie aussi grave », a déclaré jeudi la ministre de la Santé Maggie De Block, interrogée à ce sujet par des députés à la Chambre.
La ministre intervenait en séance plénière à la Chambre après la révélation par plusieurs médias du décès récent de Raphaël, un Bruxellois de 18 ans, qui avait fait usage d’une e-cigarette contenant un dérivé du cannabis. Il s’agirait selon les premiers éléments de cannabidiol (CBD), une molécule aux propriétés apaisantes, non stupéfiante et légale, mais qui peut être vendue sur le marché noir mélangée à des produits nocifs.
39 décès aux États-Unis
Le mélange avec de l’acétate de vitamine E (huile), qui a déjà provoqué des décès aux États-Unis, est suspecté. « Il faut que l’enquête se poursuive pour établir les circonstances précises » du décès de Raphaël, a souligné Maggie De Block.
Dans un rapport publié en juillet, l’Organisation mondiale de la Santé a jugé que les cigarettes électroniques étaient « incontestablement nocives » et qu’on ne pouvait pas les conseiller comme outil d’aide à l’arrêt du tabac. Les autorités sanitaires américaines ont classé la cigarette électronique comme « dangereuse » pour les jeunes alors que le nombre des lycéens vapoteurs a été multiplié par presque deux dans le pays entre 2017 et 2018. Les États-Unis sont d’autant plus prudents qu’une mystérieuse épidémie de maladies pulmonaires liée au vapotage a déjà touché plus de 2 000 vapoteurs américains et entrainé 39 décès.
La cause des maladies a été attribuée par les autorités à l’un des ingrédients des recharges liquides au THC (la substance psychoactive du cannabis), vendues en majorité sur le marché noir, l’huile de vitamine E.
LQ/AFP