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Belgique : Jürgen Conings s’est suicidé avec un pistolet


Une vaste chasse à l'homme avait été engagé le 18 mai dans un parc naturel de la province flamande du Limbourg (Photo AFP)

L’autopsie du corps de Jürgen Conings, un militaire belge radicalisé retrouvé mort dimanche près de cinq semaines après sa disparition, a permis d’établir qu’il s’est bien suicidé avec une arme à feu, a indiqué lundi le parquet fédéral belge.

« L’enquête médico-légale diligentée par le juge d’instruction a permis ce jour de confirmer qu’il a mis fin à ses jours avec une arme à feu », selon le communiqué du parquet. « Le pistolet utilisé a été retrouvé contre le corps », ajoute-t-il, en précisant qu’un expert en balistique a également conclu au décès par suicide.

Selon le parquet fédéral, la mort du militaire de 46 ans fiché pour ses sympathies d’extrême droite remonterait à « une à quatre semaines ». « Des analyses plus approfondies doivent encore le préciser », est-il indiqué.

Une vaste chasse à l’homme avait été engagé le 18 mai dans un parc naturel de la province flamande du Limbourg (nord-est), au lendemain de la disparition de ce militaire de carrière qui avait menacé de s’en prendre à des représentants de l’Etat belge et à un virologue connu, Marc Van Ranst. Ce dernier, déjà sous protection policière, avait dû être placé en sécurité avec sa famille dans un lieu tenu secret.

Malgré sa dangerosité potentielle, signalée en février par l’organisme belge d’analyse de la menace terroriste, Jürgen Conings avait pu conserver l’accès à des armes lourdes. Quatre lance-roquettes antichar et des munitions avaient été retrouvés dans son véhicule abandonné en lisière d’un bois sur la commune de Dilsen-Stokkem.

Dimanche, c’est non loin de là que son corps en décomposition a été découvert par deux cyclistes alertés par « une forte odeur », dont l’un « a immédiatement prévenu la police », selon le récit lundi des autorités judiciaires.

Alors que d’énormes moyens de recherches avaient été déployés dans le parc national de la Haute-Campine, le parquet fédéral a expliqué que le corps se trouvait « 150 mètres au-delà du périmètre » fouillé, « au pied d’un arbre, sur un talus, dont la vue était cachée par les fougères ».

« Il est vraisemblable que sans l’odeur de la décomposition, il aurait été quasi impossible de retrouver le disparu », a-t-il fait valoir.

Dès la découverte du corps, la justice a soupçonné un suicide, mais lundi matin le procureur fédéral Frédéric Van Leeuw a fait état de « toute une série de théories complotistes » qui voudraient que M. Conings ait été tué. Une tante du militaire l’a affirmé à des médias, en mettant en cause les autorités, sans aucun élément pour l’étayer.

L’affaire, qui a mis en évidence un défaut de surveillance des éléments radicalisés au sein de l’armée, a secoué la Défense belge. Plusieurs enquêtes internes ont été diligentées.

AFP/LQ