Surpris en février dernier dans un train entre Esch et Luxembourg, un homme de 25 ans était convoqué jeudi devant le tribunal correctionnel. À la barre, le prévenu a expliqué avoir fait ces gestes déplacés alors qu’il était «bourré».
La jeune femme n’est pas près d’oublier son voyage en train pour se rendre au travail le 9 février dernier vers 7 h du matin. «J’étais assise dans une rame quand Monsieur est arrivé. Il m’a regardé, il s’est assis à côté de moi et il s’est masturbé.» Elle raconte avoir déporté son regard en egardant vers l’extérieur par la fenêtre. Mais aucun doute sur les gestes de son voisin de siège. Elle s’était donc levée pour changer de place. L’homme l’avait suivie. Et il avait recommencé.
Un fait qu’une autre passagère, témoin de la scène, a confirmé jeudi matin à la barre. Elle était plongée dans son portable quand la jeune femme est venue s’asseoir à côté d’elle. Mais très vite, elle avait compris ce qui se passait. «J’ai donc pris mon sac et j’ai cherché le contrôleur», raconte-t-elle. Ce dernier avait finalement mis le jeune homme à la porte.
«J’étais bien bourré»
À la barre de la 7e chambre correctionnelle, le prévenu de 25 ans n’a pas contesté les faits. Sans détour, il a reconnu : «J’étais bien bourré. Quand je bois beaucoup d’alcool, ce problème m’arrive. Je connais mon corps.» «Là, vous avez été surpris par deux adultes. Imaginez-vous cela en présence d’élèves…», lui a donné à considérer la juge.
Le jeune homme, qui travaille depuis peu comme éducateur dans une crèche, a tenu à s’excuser auprès des deux femmes qui avaient pris place dans le fond de la salle. «Je sais que c’est un comportement pas tenable», a-t-il déclaré en se tournant vers elles. «Depuis, je fais attention à l’alcool!»
«Je suis contente d’entendre que vous reconnaissez avoir un problème», a soulevé la représentante du parquet. Trois mois après les faits sur lesquels se penchait hier le tribunal, le jeune homme avait en effet fait l’objet d’une autre plainte. À la sortie d’une discothèque, il aurait importuné une femme. Sur un parking, cette fois. Comme il y avait parole contre parole, le dossier a finalement été classé.
Le parquet propose une obligation de soins
«Une obligation de soins est nécessaire», estime la parquetière. L’outrage public aux bonnes mœurs est puni par des peines de prison allant de 8 jours à trois ans et de 251 euros à 25 000 euros d’amende. Outre une amende appropriée, elle a proposé de prononcer une peine de prison de deux mois assortie d’un sursis probatoire avec l’obligation qu’il se soumette à un traitement psychothérapeutique en vue de résoudre son problème. Une telle peine permettrait de l’encadrer dans ses soins. «Mais si vous recommencez ou ne respectez pas les obligations, le sursis tombera», l’a-t-elle averti.
Prononcé le 5 décembre.
F. A.