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Attouchements sur mineurs : le trentenaire écope de 7 ans avec sursis


Jusqu'au bout, le prévenu de 33 ans avait campé sur ses positions et nié en bloc les attentats à la pudeur sur les trois garçons mineurs qui lui étaient reprochés. (illustration Fabienne Armborst)

En 2015, trois mères avaient porté plainte à l’encontre du trentenaire pour attentat à la pudeur sur leurs fils respectifs : son ex-épouse, son ex-compagne et sa demi-sœur.

«Les trois femmes se sont mises d’accord pour me jouer un sale tour.» Jusqu’au bout, le prévenu de 33 ans avait campé sur ses positions et nié en bloc les attentats à la pudeur sur les trois garçons mineurs (deux de 10 ans et un de 12 ans) que le parquet lui reprochait d’avoir commis entre 2012 et 2015. Il parlait d’un complot monté contre lui. Pendant la petite heure où il s’était retrouvé sous le feu des questions du tribunal, il avait uniquement reconnu un attouchement sur le fils de celle qui était son épouse à l’époque.

C’était début 2014 lors d’une colonie de vacances de ski en France. À la police, le garçon, âgé à l’époque de 12 ans, avait affirmé qu’il lui avait décalotté le prépuce à la sortie de la douche. Or, d’après le prévenu, cela a été mal interprété. Car il n’aurait pas eu d’intentions sexuelles. Il avait tenté d’expliquer aux juges son comportement par le fait qu’il avait travaillé dans le secteur des soins : «Lors de mon stage comme aide-soignant, j’ai dû soigner un homme qui avait une infection à cet endroit. Voilà pourquoi j’y faisais plus attention.»

«Le prévenu minimise ce qu’il a fait. Pour justifier son comportement, il évoque des raisons hygiéniques», avait constaté le premier substitut dans son réquisitoire. Pour la parquetière, la théorie du complot ne tient absolument pas la route. Elle avait requis sept ans de réclusion et demandait que sa peine soit assortie d’un sursis probatoire.

Interdit à vie d’activités avec des mineurs

Mercredi après-midi, la 13e chambre criminelle a condamné le trentenaire, placé actuellement sous contrôle judiciaire, à sept ans de prison avec sursis. Il est placé sous le régime du sursis probatoire pour une durée de cinq ans avec l’obligation de suivre un traitement psychiatrique et d’indemniser les trois parties civiles. À ces dernières, il doit verser un total de 13 500 euros de dommages et intérêts.

Toujours conformément aux réquisitions du parquet, la chambre criminelle a prononcé contre lui une interdiction à vie d’exercer une activité professionnelle, bénévole ou sociale impliquant un contact habituel avec des mineurs. L’expertise avait révélé des «tendances pédophiles» chez le prévenu. «Du point de vue du psychiatre, il n’a plus le droit de travailler avec des enfants jusqu’à ce qu’il ait suivi un traitement», avait conclu l’expert en neuropsychiatrie. C’est un fait que le trentenaire a beaucoup travaillé avec les jeunes. À la suite des accusations, il a d’ailleurs dû abandonner son travail en tant qu’agent socio-éducatif dans une maison relais.

Toutes les parties ont 40 jours pour interjeter appel.

Fabienne Armborst