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Attouchements sur mineurs : 7 ans requis


Jusqu'au bout le trentenaire a campé sur sa position et nié les attentats à la pudeurs sur trois garçons que le parquet lui reproche d'avoir commis. (Photo : FA)

Le parquet demande que la peine contre le trentenaire soit assortie d’un sursis probatoire avec l’obligation de se soumettre à un traitement.

Les trois femmes se sont mises d’accord pour me jouer un sale tour.» Jusqu’au bout, le prévenu a campé mardi matin sur sa position et nié en bloc les attentats à la pudeur sur les trois garçons mineurs que le parquet lui reproche d’avoir commis entre 2012 et 2015. Le prévenu de 33 ans parle d’un complot monté à son encontre.

Pendant la petite heure où il s’est retrouvé sous le feu des questions du tribunal, il a uniquement reconnu un attouchement sur le fils de sa femme début 2014. C’était lors d’une colonie de vacances de ski en France. À la police, le garçon, âgé à l’époque de 12 ans, a affirmé qu’il lui avait décalotté le prépuce à la sortie de la douche. Or, d’après le prévenu, cela a été mal interprété. Car il n’aurait pas eu d’intentions sexuelles. Dès 2009, sa compagne l’aurait chargé de s’occuper de l’hygiène de son fils. Il a tenté d’expliquer son comportement par le fait qu’il avait travaillé dans le secteur des soins : «Lors de mon stage comme aide-soignant, j’ai dû soigner un homme qui avait une infection à cet endroit. Voilà pourquoi j’y faisais plus attention.»

«Le prévenu minimise ce qu’il a fait»

Son avocate a insisté sur la théorie du complot trouvant son origine dans un contexte de divorce et de garde complète d’un enfant commun. Quant au fait survenu pendant la colonie de vacances, Me Nicky Stoffel a parlé de circonstances spéciales estimant qu’on ne pouvait retenir le fait comme attentat à la pudeur. Elle demande l’acquittement de son client.

Du côté du parquet, un autre son de cloche se fait entendre. «Les déclarations des trois garçons montrent un modus operandi qui va plus ou moins dans la même direction», constate le premier substitut pour qui la théorie du complot ne tient absolument pas la route en l’absence de vrai motif. Dans sa plaidoirie, Me Stoffel avait, par ailleurs, soulevé qu’aucun matériel pédopornographique n’avait été retrouvé chez le trentenaire. «Ce n’est pas une preuve qu’il n’a pas de tendances pédophiles», réplique le premier substitut citant par-là les conclusions de l’expert psychiatre. Bref, pour le parquet, il n’y a pas de doute : «Le prévenu minimise ce qu’il a fait. Pour justifier son comportement, il évoque des raisons hygiéniques.»

Le parquet requiert sept ans de réclusion. Il demande à ce que la peine soit assortie d’un sursis probatoire avec l’obligation que le trentenaire suive un traitement. Enfin, le parquet demande à ce que le tribunal prononce contre lui une interdiction d’exercer une activité professionnelle, bénévole ou sociale impliquant un contact habituel avec des mineurs.
La 13e chambre criminelle rendra son jugement dans cette affaire le 8 novembre.

Fabienne Armborst