La justice allemande a annoncé vendredi l’ouverture d’une enquête contre un ancien infirmier soupçonné d’avoir tué cinq patients en leur administrant des médicaments non prescrits, une affaire qui rappelle celle du tueur en série Niels Högel.
Selon le Parquet de Sarrebruck, à l’ouest du pays, l’enquête porte sur cinq meurtres et deux tentatives de meurtres présumés. Le suspect, dont le parquet ne livre aucune précision concernant l’identité et l’âge, purge actuellement une peine de prison pour corruption. Il est soupçonné « d’avoir agi dans l’intention de provoquer chez les patients un état nécessitant une réanimation, pour pouvoir lui même pratiquer cette réanimation », explique le parquet dans un communiqué, un procédé similaire à celui employé par Niels Högel.
L’enquête a débuté en 2016. Il s’était alors présenté aux soins intensifs d’un hôpital à Sarrebourg, prétendant être un médecin. Démasqué, il a été arrêté par la police qui a découvert qu’il était en fait infirmier dans un autre hôpital et faisait l’objet d’une enquête interne après la mort suspecte d’une patiente. En tout sept patients décédés entre mars 2015 et mars 2016 ont été exhumés. Dans six cas, l’autopsie post-mortem a révélé la présence de substances non prescrites par les médecins et pouvant potentiellement provoquer le décès, précise le parquet. L’intéressé ne s’est pas exprimé sur ces accusations.
L’affaire comporte des parallèles avec le cas de Niels Högel, un ex-infirmier souffrant « d’un trouble narcissique sévère » selon les psychiatres, condamné à la perpétuité pour le meurtre de 91 patients au total dans deux hôpitaux en Basse-Saxe, région du nord-ouest de l’Allemagne. Entre 2000 et 2005, il avait provoqué des arrêts cardiaques chez des patients choisis arbitrairement pour essayer ensuite de les réanimer, espérant ainsi passer pour un héros auprès des ses collègues. En juin, il avait dans un troisième procès été reconnu coupable de 85 meurtres, mais s’est pourvu en cassation. La défense avait admis 55 meurtres au nom de leur client. Les enquêteurs estiment toutefois que son bilan pourrait dépasser les 200 victimes, de nombreux patients ayant été incinérés.
LQ/AFP