Les policiers, eux aussi, peuvent être agressés ou blessés quand ils sont en service. L’année passée, ils étaient une vingtaine, selon la réponse de Sam Tanson à un député ADR.
Le 4 septembre dernier, un individu a été attaqué par un chien d’un des agents de l’entreprise de gardiennage engagée par la Ville de Luxembourg pour tenter de restaurer un sentiment de sécurité dans le quartier Gare. Les circonstances exactes de l’incident n’ont pas encore pu être déterminées et une enquête est toujours en cours, mais les faits ont fait et font encore parler plus d’un mois après. Les questions parlementaires en lien avec cette affaire se succèdent. Une des dernières en date a été posée par le député ADR Roy Reding. Il a retourné la situation et s’est interrogé sur le nombre de représentants de la force publique ou de dépositaires à avoir été victimes d’une attaque ou d’une agression dans le cadre de leurs fonctions en 2019 et 2020 dans une question parlementaire adressée aux ministres de la Justice et de la Sécurité intérieure, Sam Tanson et Henri Kox.
Selon la ministre de la Justice qui y répond seule, en 2019, 219 plaintes ont été déposées par des membres de la police grand-ducale ou des agents dépositaires de l’autorité ou de la force publique pour rébellion, outrage ou encore coups et blessures. Le nombre de ces agressions est en hausse puisque l’année suivante, en 2020, leur nombre est passé à 292. Ces agressions ont visé aussi bien des policiers que des agents contractuels du service du stationnement, des membres des services de secours ou des conducteurs de bus ou de train sur les lignes publiques. Cependant, le détail exact des plaintes par catégories professionnelles ne peut être fourni. Le Jucha, la banque de données à disposition de la justice, ne permet pas, selon Sam Tanson.
La grande majorité des plaintes déposées concernent des outrages à agent. Il en a eu 177 sur 219 en 2019 et 262 sur 292 plaintes déposées en 2020.
Une vingtaine de policiers blessés
Une des sept questions de Roy Reding portait sur le nombre de policiers blessés lors d’interventions ayant dû être hospitalisés. La ministre Sam Tanson a répondu ne pas disposer d’informations à ce sujet. Cependant, elle indique que 43 policiers auraient été blessés dans l’exercice de leurs fonctions en 2019 et seulement la moitié, une vingtaine, l’année suivante. À la connaissance de la ministre, aucun de ces policiers n’aurait été blessé au point de ne plus être en mesure de reprendre le travail à la suite d’une agression ou à une altercation au cours des deux années qui intéressent le député ADR.
Un député ADR qui s’est, dans sa question parlementaire aux deux ministres, également intéressé au sort des agents employés par des entreprises privées de sécurité et de gardiennage. Il a voulu savoir si, avant la pandémie de covid-19, il avait déjà été question d’agressions sur ces agents dans le cadre de leurs fonctions lors de manifestations publiques organisées par l’État. La ministre a rappelé en guise de réponse que le fichier utilisé par la police et par l’administration judiciaire ne permettait pas d’effectuer de recherches aussi précises en partant d’un groupe professionnel.
Enfin, le député, également avocat, a voulu savoir combien de ces plaintes déposées en 2019 et 2020 avaient été suivies d’effets. Sur 511 plaintes déposées ces deux dernières années par des agents de la force publique ou dépositaires de cette dernière, moins d’un cinquième (88 plaintes) ont fait l’objet de poursuites et à peine un dixième (56 plaintes) ont donné lieu à une condamnation par la justice de l’auteur de l’agression. Des nombres faibles que la ministre de la Justice n’explique pas.
Sophie Kieffer