Le propriétaire du Freeport Luxembourg et marchand d’art suisse Yves Bouvier, mis en cause pour escroquerie par le propriétaire russe de l’AS Monaco, Dmitri Rybolovlev, a été entendu jeudi par la justice genevoise.
Dmitri Rybolovlev accuse Yves Bouvier de l’avoir escroqué en s’octroyant des marges exorbitantes sur les prestigieuses oeuvres d’art qu’il lui procurait, comme par exemple le tableau « Salvator Mundi » de Leonard de Vinci, à son tour vendu par le patron de l’AS Monaco il y a quelques semaines à New York pour un prix record de 450 millions de dollars.
Selon les avocats de Dmitri Rybolovlev, « M. Bouvier a été entendu comme prévenu (inculpé) dans une procédure pénale locale à Genève dans laquelle il lui est reproché des escroqueries dans le cadre de transactions portant sur des oeuvres d’art bien connues de la presse.
Le premier procureur Yves Bertossa, en charge de l’affaire, a confirmé à La Tribune de Genève que le marchand d’art a été entendu en qualité de prévenu. L’audition fait suite à une plainte déposée pour escroquerie, gestion déloyale et blanchiment d’argent, ajoute le quotidien suisse.
« De très mauvais vendeurs »
Me David Bitton, l’un des avocats d’Yves Bouvier a en revanche déclaré que l’information sur une éventuelle inculpation était « une non-information ». « Ces informations sont inexactes. M. Bouvier n’a pas été inculpé aujourd’hui », a dit l’avocat, ajoutant: « M. Rybolovlev ne sait plus à qui vendre cette affaire, la seule chose qu’il a su vendre, c’est le Salvator Mundi, pour le reste, lui et ses avocats sont de très mauvais vendeurs ».
Yves Bouvier se défend de toute escroquerie à l’encontre de son ancien client et affirme avoir réalisé des plus-values comme toute personne achetant et revendant un bien en a le droit. « A ma connaissance, aucun vendeur au monde n’est obligé d’afficher sa marge », expliquait-il dans une interview à Paris-Match en novembre.
Le bras de fer judiciaire entre Dmitri Rybolovlev et Yves Bouvier dure depuis 2015, et des procédures impliquant les deux hommes ont été ouvertes à Monaco, Singapour (où Yves Bouvier est domicilié) et la Suisse.
Le Quotidien/AFP