Il a 23 ans et, depuis le 24 octobre 2019, il dort à Schrassig. Arrêté pour agression sexuelle sur une mineure de 14 ans à Esch-sur-Alzette fin 2017, le jeune homme était convoqué début juillet à la barre de la 13e chambre criminelle. Il a été condamné, mercredi après-midi, à huit ans de réclusion, dont quatre avec sursis.
L’expert neuropsychiatre mandaté dans cette affaire avait constaté une «altération de son discernement» Les juges ont retenu cette atténuation de responsabilité en faisant application de l’article 71.1 du code pénal. Placé sous le régime du sursis probatoire pour la durée de cinq ans, le jeune homme a l’obligation de se soumettre à un traitement psychiatrique et psychologique. Enfin, il lui est interdit à vie d’exercer une activité professionnelle, bénévole et sociale impliquant un contact habituel avec des mineurs. La victime, âgée aujourd’hui de 16 ans, et ses parents se voient allouer au total 21 100 euros de dommages et intérêts.
Il s’était passé plus d’un an et demi avant que la langue de l’adolescente ne se délie. C’était en juin 2019. Elle venait de changer de nouveau d’établissement scolaire. Cette fois-ci, elle avait choisi une école réservée aux filles. Où elle avait maintenu un «comportement perturbateur» en classe. Ce qui avait amené la directrice adjointe à lui parler. Face à cette psychologue de formation, elle s’était finalement confiée.
Près de son lycée
Les détails, elle les avait livrés quelques semaines plus tard à la section protection de la jeunesse de la police judiciaire : c’était une fin d’après-midi fin décembre 2017 dans la rue du Fossé, près de son lycée de l’époque. Son agresseur l’aurait tirée sur 79 m dans un petit passage latéral. À l’abri des regards, il l’aurait poussée contre un mur et déshabillée. Elle aurait crié, frappé, mordu… mais dans cette impasse elle n’aurait pu échapper aux viols. Enfin, il l’aurait rhabillée pour qu’elle ne se sauve pas nue.
À la barre, le prévenu avait contesté les faits. Le jeune homme, décrit comme solitaire, a passé une bonne partie de son adolescence en foyer. Il présente des traits psychotiques. Mais un véritable diagnostic n’a jamais pu être posé. Faute de consultations… Ce qui fait qu’à l’époque il passait la plupart de ses journées seul dans l’appartement que sa mère mettait à sa disposition à Esch. Il a 40 jours pour interjeter appel contre le jugement.
Fabienne Armborst