Des autorités sanitaires du Texas ont fait part mardi d’un cas de transmission du virus Zika par voie sexuelle, intensifiant les craintes d’une propagation rapide de la maladie soupçonnée de provoquer des malformations cérébrales chez les fœtus des femmes enceintes.
Face à l’épidémie, les ministres de la Santé du Mercosur, le marché commun du continent sud-américain, le plus touché, doivent se réunir ce mercredi en Uruguay pour évoquer l’épidémie dans la région. L’objectif de la rencontre est d’ « évaluer la situation épidémiologique, en relation avec les maladies transmises par le (moustique) Aedes Aegypti », vecteur du Zika, a indiqué mardi le ministère uruguayen de la Santé.
Alors que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a qualifié lundi cette pandémie d’ « urgence de santé publique de portée mondiale« , l’Amérique latine n’est plus la seule touchée par des cas domestiques. Un homme a contracté le virus Zika en Thaïlande, ont annoncé mardi les autorités sanitaires du royaume. Dimanche, un institut de recherche indonésien avait déjà annoncé un cas positif sur l’île de Sumatra. D’autres patients, contaminés localement, ont été signalés au large du continent africain, notamment au Cap-Vert.
« Biologiquement plausible »
En Europe et en Amérique du Nord, des dizaines de cas ont été rapportés chez des personnes revenant de voyages dans les pays touchés, mais avec les températures froides qui empêchent la survie des moustiques, ils suscitent moins d’inquiétude. Les États-Unis ont aussi confirmé mardi une contamination par voie sexuelle, au Texas. « Le patient a été contaminé par le virus après avoir eu des relations sexuelles avec une personne malade de retour d’un pays où le virus est présent », ont précisé les services de santé du comté de Dallas (DCHHS).
Toutefois, les autorités de santé nationales, les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC), n’ont pas confirmé le mode de transmission. S’il s’agit bien d’une transmission par voie sexuelle, ce serait alors seulement le deuxième cas de ce type signalé aux États-Unis. Les CDC suivent aussi un troisième cas possible après la détection du virus dans le sperme d’un Américain qui, après avoir été infecté, n’avait pourtant plus aucune trace du pathogène dans son sang.
De tels cas « rendent biologiquement plausible une transmission par contacts sexuels, mais la science est très claire à ce stade : le virus Zika se transmet essentiellement par la piqûre d’un moustique infecté », avait dit à la presse, la semaine dernière, la Dr Anne Schuchat, directrice adjointe des CDC.