La coalition militaire intervenant au Yémen sous commandement saoudien a réaffirmé lundi le caractère « légitime », selon elle, d’un raid aérien le mois dernier ayant entraîné la mort de dizaines de personnes, dont 40 enfants.
« Le rapport de la commission d’enquête a souligné qu’il s’agissait d’une cible légitime avec une faute dans le timing » de l’attaque, a déclaré le porte-parole de la coalition, le colonel saoudien Turki al-Maliki, lors d’un point de presse à Ryad. La coalition militaire intervient en soutien aux forces progouvernementales du président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi contre les rebelles Houthis soutenus par l’Iran et qui se sont emparés de vastes territoires dont la capitale Sanaa.
Samedi, la coalition avait reconnu des « erreurs » dans une frappe menée par son aviation le 9 août dans la province septentrionale de Saada, fief des rebelles Houthis, et qui a tué 51 personnes, dont 40 enfants, selon le Comité international de la Croix-Rouge. Le raid avait touché un bus transportant des enfants sur un marché très fréquenté de Dahyan, selon les rebelles. La coalition avait affirmé que le bus transportait des insurgés, mais reconnu des « dommages collatéraux ».
Cette frappe avait suscité un tollé international. Dimanche, les États-Unis et la Grande-Bretagne se sont félicités de l’enquête menée par la coalition, Londres se réjouissant notamment que cette dernière ait exprimé des regrets. Le colonel al-Maliki a annoncé qu’à la lumière des résultats de l’enquête, la coalition allait entreprendre trois démarches. Au plan juridique, a-t-il dit, la coalition va commencer à sanctionner les auteurs des « erreurs » ayant conduit aux « dommages collatéraux », lors de cette frappe aérienne. Elle va aussi réviser les règles d’engagement pour éviter les pertes civiles. Et, enfin, elle va procéder au dédommagement des victimes.
La guerre au Yémen a fait quelque 10 000 morts, en majorité des civils, et provoqué la pire crise humanitaire au monde, selon l’ONU.
LQ/AFP