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Yémen : des hommes armés enlèvent le directeur de cabinet du président


Des hommes armés ont enlevé samedi le directeur de cabinet du président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi, dont la nomination proposée l’année dernière comme Premier ministre avait été rejetée par les miliciens chiites contrôlant Sanaa, a indiqué une responsable.

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Ahmed Awad ben Moubarak, directeur de cabinet du président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi, a été enlevé ce samedi par des hommes armés. (Photo : AFP)

« Un groupe armé a établi un checkpoint à Hada », un quartier du sud de Sanaa, et a « capturé Ahmed Awad ben Moubarak et des personnes qui l’accompagnaient », a déclaré à l’AFP une responsable du secrétariat du Dialogue national, sans préciser leur nombre. Il a ajouté que les miliciens chiites houthis étaient soupçonnés d’avoir commis ce rapt.

Outre son poste de directeur de cabinet, M. Moubarak est secrétaire général du Dialogue national sur la transition politique, engagé après la démission en février 2012 du président Ali Abdallah Saleh après un an de manifestations populaires. Originaire du Sud, M. Moubarak était l’un des représentants du Mouvement sudiste — qui réclame une autonomie voire l’indépendance du Sud — au Dialogue national. M. Hadi l’avait nommé Premier ministre en octobre, mais M. Moubarak avait finalement rejeté cette proposition après une forte opposition des miliciens chiites qui ont pris le contrôle de la capitale yéménite le 21 septembre et du parti de M. Saleh, le Congrès général du peuple.

C’est finalement Khalid Bahah qui occupe ce poste. Les houthis bénéficieraient du soutien de M. Saleh. Le Conseil de sécurité de l’ONU a imposé des sanctions en novembre à M. Saleh et deux chefs miliciens chiites en raison de la menace qu’ils représentent, selon eux, pour la paix dans le pays. La montée en puissance des miliciens chiites a nui à l’autorité du président Hadi, alors qu’Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa) avait déjà profité de l’affaiblissement du pouvoir central en 2011, à la faveur de l’insurrection populaire contre M. Saleh, pour renforcer sa présence, notamment le sud et le sud-est du pays.

AFP