Quinze soldats yéménites et 19 jihadistes ont été tués vendredi dans deux attaques simultanées lancées par Al-Qaïda et des combats qui s’en sont suivis dans la province du Hadramout dans le sud-est du Yémen, selon des responsables et une source médicale.
Les deux attaques ont visé des positions de l’armée près de la ville de Chibam, a indiqué un responsable militaire basé dans la vaste province désertique du Hadramout, dont la capitale Moukalla, est entre les mains d’Al-Qaïda. Il a fait état de 12 soldats et de 19 jihadistes tués mais une source médicale a indiqué que 15 militaires avaient trouvé la mort et que de nombreux civils avaient été blessés dans les attaques.
Les attaques se sont déroulées à l’entrée ouest de Chibam, ville connue pour ses tours bâties en argile d’où son surnom de «Manhattan du désert», selon des responsables locaux.
Des combattants d’Al-Qaïda ont fait exploser une bombe au passage d’une patrouille de militaires qui ont riposté et un violent accrochage a suivi. Puis, un kamikaze a fait exploser une voiture piégée contre un point de contrôle de l’armée près d’une zone d’habitation.
La dernière explosion a endommagé plusieurs habitations et fait de nombreux blessés parmi les civils, a dit la source médicale de la ville proche de Seyoun où les corps des soldats et les blessés civils ont été transportés. Les unités de l’armée basées dans la province du Hadramout, où les rebelles chiites Houthis ne sont pas entrés, sont fidèles au gouvernement du président Abd Rabbo Mansour Hadi qui est reconnu par la communauté internationale.
Profitant de l’avancée des Houthis dans le nord et le sud du Yémen en 2014 et de la guerre dans ce pays depuis mars 2015, les combattants d’Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa) se sont emparés en avril de Moukalla, la capitale du Hadramout.
Ils y imposent depuis de nombreuses restrictions à la population, y interdisant notamment le qat, une herbe euphorisante consommée à large échelle au Yémen et y ont détruit des mausolées et des tombes anciennes de saints musulmans locaux.
Les Etats-Unis, qui considèrent Aqpa comme la branche la plus dangereuse de la nébuleuse d’Al-Qaïda, ont lancé ces derniers mois plusieurs attaques de drones contre des membres du réseau extrémiste dans la province du Hadramout.
Aqpa avait reconnu que son chef, Nasser al-Wahishi, qui était aussi le numéro 2 d’Al-Qaïda au niveau mondial, avait été tué en juin dans une attaque de drone américain.
AFP/M.R.