Les nouvelles sanctions économiques que Washington s’apprête à annoncer lundi contre l’Iran n’auront « aucun résultat », a assuré le porte-parole des Affaires étrangères iranien, Abbas Moussavi.
« Reste-t-il vraiment des sanctions que les Etats-Unis n’ont pas imposées à notre pays et à notre nation récemment ou ces 40 dernières années? » s’est interrogé le porte-parole lors d’un point de presse à Téhéran. « Nous ne savons vraiment pas ce que sont (ces nouvelles sanctions) ni où ils veulent encore frapper davantage, mais nous estimons qu’elles n’auront aucun résultat », a encore déclaré Abbas Moussavi. Washington doit annoncer lundi « des sanctions supplémentaires majeures contre l’Iran », avait indiqué samedi le président américain Donald Trump.
Des sanctions jugées « illégales » par le Kremlin
Si les nouvelles sanctions que Washington s’apprête à mettre en place ne sont pas encore connues, le Kremlin a fait savoir ce lundi qu’il les juge « illégales ». « Nos considérons que ces sanctions sont illégales. C’est tout ce que nous pouvons dire », a affirmé aux journalistes le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
Les tensions vont croissantes entre Téhéran et Washington, notamment après la destruction jeudi d’un drone américain par l’Iran. Pour le porte-parole iranien, la promesse de nouvelles sanctions reste « dans le droit fil de la propagande » américaine. « Nous prenons néanmoins au sérieux toute (nouvelle) sanction, que nous considérons comme un acte hostile conforme au terrorisme économique et à la guerre économique lancés contre notre nation », a encore affirmé Abbas Moussavi. « Les déclarations de l’Amérique selon lesquelles celle-ci est prête à négocier sans conditions sont inacceptables sous la menace et les sanctions », a jugé sur Twitter Hessamodin Achna, conseiller du président iranien Hassan Rohani.
Quarante ans de sanctions
Les première sanctions américaines contre l’Iran remontent à 1979 en riposte à la prise d’otage à l’ambassade des Etats-Unis à Téhéran, dix mois après la victoire de la Révolution islamique. Considérant que Téhéran cherche a se doter en secret de l’arme atomique, Donald Trump a décidé en mai 2018 de sortir de l’accord international sur le nucléaire iranien conclu en 2015 et vu par les Européens, les Russes et les Chinois -toujours parties à l’accord- comme le meilleur moyen de s’assurer que l’Iran n’aura pas la bombe.
En conséquence, les Etats-Unis ont rétabli depuis août 2018 une série de sanctions économiques punitives contre Téhéran dans le cadre d’une campagne de « pression maximale » à laquelle Washington entend soumettre la République islamique. Donald Trump a été jusqu’à promettre à Téhéran les sanctions « les plus dures de l’Histoire ».
LQ/AFP