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Von der Leyen à l’heure d’un bilan, neuf mois avant les élections européennes


(Photo : AFP)

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, prononce mercredi son discours sur l’état de l’Union, le dernier de son mandat et l’occasion d’un bilan au moment où tout Bruxelles spécule sur sa volonté d’être candidate à sa succession.

À neuf mois des élections européennes de juin 2024, qui donneront le coup d’envoi d’un grand chamboulement à la tête des institutions de l’UE, les manoeuvres politiques ont commencé et les rumeurs vont bon train dans la bulle européenne.

La cheffe de l’exécutif européen va-t-elle rempiler pour cinq ans ? L’hypothèse est jugée probable par beaucoup, mais l’intéressée reste muette sur ses projets.

« Elle a la ferme intention de travailler jusqu’au dernier jour avec le maximum d’impact », indique simplement le porte-parole de la Commission Eric Mamer.

Le nom de l’ancienne ministre allemande de la Défense a aussi été évoqué pour prendre la suite du secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg en octobre 2024.

Deux crises majeures coup sur coup

Arrivée à la tête de l’exécutif de l’UE fin 2019, la responsable chrétienne-démocrate a dû affronter deux crises majeures coup sur coup : la pandémie de Covid-19 d’abord, puis par la guerre en Ukraine. Elle a piloté la mise en place d’un gigantesque plan de relance, l’achat en commun de vaccins, le soutien à Kiev, une stratégie pour sortir de la dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie…

Elle peut aussi se targuer d’avoir fait aboutir une grande partie du Pacte vert, ambitieux plan visant à sabrer les émissions carbone de l’UE dont elle avait fait une priorité. Même s’il est encore inachevé, certains textes faisant l’objet d’une farouche opposition de la part de sa propre famille politique, le PPE (droite).

Elle a par ailleurs fait passer deux règlements clés pour encadrer les dérives des géants numériques.

Parmi les dossiers restant à boucler, l’épineuse réforme de la politique migratoire suscite toujours de difficiles discussions, alors que la hausse des demandes d’asile en Europe met les capacités d’accueil des pays sous pression.

« Son bilan est loin d’être mauvais », souligne Thierry Chopin, conseiller spécial à l’Institut Jacques Delors. « Cette Commission est devenue beaucoup plus géopolitique, et c’était une promesse de sa présidente », ajoute-t-il.

L’eurodéputé allemand Andreas Schwab, membre comme Von der Leyen de la CDU, s’attend à la voir mercredi adresser un « message d’encouragement » aux Européens en insistant sur la façon dont l’UE a surmonté les crises.

« En même temps, elle va prendre acte du sentiment actuel chez les citoyens qu’il y a trop de bureaucratie européenne, un rythme trop rapide de règlements », avance l’élu. Des préoccupations exprimées par plusieurs dirigeants européens, qui ont appelé à une pause réglementaire en matière environnementale, sur fond de montée de l’extrême droite en Europe.

Mardi dernier, la prise de position de la responsable allemande en faveur d’une révision du statut d’espèce protégée accordée au loup a d’ailleurs été interprétée par certains comme une annonce en direction du monde rural et de son propre parti.

« Rester neutre »

Von der Leyen s’était retrouvée propulsée à la tête de la Commission en 2019 à l’issue de difficiles tractations entre dirigeants européens.

Le nom de cette proche de la chancelière Angela Merkel avait été proposé par Emmanuel Macron. Le président français s’opposait à la nomination de l’Allemand Manfred Weber, qui prétendait au poste en tant que candidat désigné du PPE (droite), première force politique au Parlement européen.

Elle n’avait toutefois obtenu la confiance du Parlement européen qu’à une courte majorité de neuf voix.

Cette fois, sera-t-elle la candidate du PPE ? Le parti prévoit d’organiser son congrès début 2024 à Bucarest pour définir son programme et nommer sa tête de liste.

Pour Andreas Schwab, la présidente de la Commission, à la tête d’une équipe où sont représentées différentes familles politiques, ne peut pas se déclarer trop tôt. « Elle va être obligée de rester neutre jusqu’à peut-être fin avril, parce que jusque-là il faut qu’elle puisse exercer ses responsabilités. À partir de ce moment-là elle pourra faire campagne », juge-t-il.

Une reconduction de Von der Leyen à la tête de l’exécutif européen dépendrait aussi des rapports de force politiques au sein du prochain Parlement européen, ainsi que des élections à venir en Slovaquie, Pologne et Pays-Bas, qui vont influer sur l’équilibre au Conseil européen regroupant les 27 dirigeants.

5 plusieurs commentaires

  1. Cette Europe n est pas celle les’pères fondateurs je ne m y reconnaît plus

  2. Vivement que cette femme se casse…elle personnifie la corruption et ce qu il y a de pire a Bruxelles

  3. Les SMS entre elle et Pfizer ne vont jamais être dévoilés complètement, sinon on apprendrait le montant de la commission que la société de son mari aurait touché de Pfizer.

  4. Pas d’argent pour moderniser la liaison ferroviaire Bruxelles-Luxembourg.
    De l’argent à distribuer à des pays situés à l’autre bout de la planète.

    Pas d’argent pour payer un poste à Luxembourg : transféré à Bruxelles.
    De l’argent pour tenter de recruter une Américaine ayant des « liens » avec Fesse-Bouc

    – – –
    Il n’existe que deux choses infinies, l’univers et la bêtise humaine… mais pour l’univers, je n’ai pas de certitude absolue. (Albert Einstein)

  5. C’est le pire bilan d’une présidente de la commission dont l’honnêteté est fortement en question.
    L’affaire des SMS entre elle et Bourla, president de Pfizer, qu’elle n’a jamais voulu dévoiler, y compris à la Cour des Comptes Européenne, les forts soupçons de corruption brossent un tableau plutôt noir.
    Par ailleurs, cette femme a usurpé des pouvoirs que son mandat ne lui donne nullement sur l’aide à l’Ukraine notamment, sans qu’aucun des dirigeants européens, tous complices, ne fasse la moindre objection.
    Cette UE est passablement pourrie. Elle ne cesse de se tirer des balles dans le pied, notament avec cette histoire de normes anti-CO2, pendant que Chine et Inde construisent de nouvelles centrales à charbon tous les jours.