La demande des Chinois pour les visas « gold », des permis de séjour accordés par le Portugal à des investisseurs étrangers, a baissé de 20% depuis la révélation d’un scandale de corruption en novembre dernier, a reconnu lundi le gouvernement.
« On a assisté à un recul de 20% des demandes de la part des Chinois, qui a été compensé par une augmentation importante de celles provenant de ressortissants d’autres pays, notamment du Brésil », a déclaré le secrétaire d’Etat aux Communautés, José Cesario. « Personne n’a évidemment apprécié ce qui s’est passé, mais nous faisons tout pour assurer le succès du programme et sauvegarder l’intérêt du pays et des investisseurs », a expliqué M. Cesario lors d’une visite à Pékin, cité par l’agence de presse Lusa.
Depuis fin 2012, le Portugal octroie des visas « gold » à des candidats prêts à débourser au moins 500 000 euros pour l’achat d’une maison ou d’un appartement, investir au moins un million d’euros ou encore créer dix emplois. Fin avril, au total 2 378 permis de séjour, soit un investissement de 1,4 milliard d’euros, ont été accordés, dont 1 909 à des citoyens chinois. Loin derrière, les Brésiliens ont obtenu 86 visas « dorés » et les Russes 79.
Coup de filet en novembre dernier
La police portugaise avait arrêté à la mi-novembre onze personnes, dont trois Chinois, le patron de la police des frontières et deux autres hauts fonctionnaires, dans le cadre d’un vaste coup de filet. Le ministre de l’Intérieur de l’époque, Miguel Macedo, avait démissionné dans la foulée, estimant que son « autorité politique » avait été affaiblie par l’affaire.
Le réseau est soupçonné d’avoir gonflé la valeur de certains biens immobiliers pour atteindre les seuils requis, afin d’empocher ensuite des commissions et accélérer en contrepartie les procédures d’obtention des visas.
Le marché immobilier s’est effondré au Portugal après le début de la crise financière en 2009, avec des prix en baisse de 30%. En raison de la forte demande des acheteurs étrangers, ils ont commencé à remonter doucement la pente, notamment à Lisbonne et en Algarve, dans le sud.
AFP