L’Inde a passé vendredi la barre des deux millions de cas déclarés de nouveau coronavirus, selon les derniers chiffres officiels du ministère de la Santé indien.
Le géant d’Asie du Sud a enregistré à ce jour 41 585 morts du Covid-19 pour un total de 2 027 074 malades confirmés depuis le début de l’épidémie. Les autorités indiennes limitant l’accès aux tests, les experts pensent que ces chiffres sont sous-estimés. Le pays de 1,3 milliard d’habitants est la troisième nation au monde à passer ce cap, après les États-Unis et le Brésil, trois semaines seulement après avoir atteint la barre du million de cas officiels de Covid-19.
L’Inde a instauré un confinement national brutal fin mars, qu’elle a levé début juin pour tenter de ranimer une économie exsangue. De nombreuses restrictions et mesures de quarantaine entre les différents États indiens restent toutefois en place. Les autorités locales ont imposé ces dernières semaines des reconfinements locaux dans des États comme le Bihar (nord) ou le Tamil Nadu (sud), ou encore à l’agglomération de la grande ville de Bengalore (sud), siège de la high-tech indienne.
L’épidémie était auparavant surtout virulente dans les mégapoles de New Delhi et Bombay mais monte aujourd’hui en puissance dans les petites villes et les zones rurales, où vivent 70% des Indiens. L’Inde a testé environ 16 500 personnes par million d’habitants, contre 190 000 aux États-Unis, selon le site de statistiques Worldometer.
Des études sérologiques récentes suggèrent que le nombre de cas réel serait bien plus élevé que celui indiqué dans le bilan officiel, et qu’une grande partie d’entre eux serait asymptomatique. En juillet, une étude de détection d’anticorps a estimé qu’environ un quart de la population de la capitale New Delhi a déjà eu le virus, soit 40 fois plus que les chiffres officiels. Une autre étude a elle évalué que la moitié des habitants des bidonvilles de Bombay ont contracté le coronavirus, là encore une proportion bien supérieure au bilan des autorités.
AFP