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Virus : l’OMS doute d’une fuite d’un labo chinois


Peter Ben Embarek, chercheur à l'OMS partant avec d'autres membres de l'équipe de l'OMS chargée d'étudier les origines du Covid-19, après avoir visité le centre communautaire de Jiangxinyuan à Wuhan, , en Chine, ce jeudi. (photo AFP)

Les experts de l’OMS qui enquêtent à Wuhan sur l’origine de la pandémie ont semblé écarter ce jeudi la thèse de la fuite du virus d’un laboratoire.

Peter Ben Embarek fait partie de la dizaine de chercheurs de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) arrivés le mois dernier en Chine pour enquêter sur l’apparition du Covid-19. L’équipe s’est rendue mercredi à l’Institut de virologie de Wuhan – dans le centre de la Chine –, accusé, notamment par l’ancien président américain Donald Trump, d’avoir laissé s’échapper le virus d’un de ses laboratoires, accidentellement ou non.

Il s’agit jusqu’à présent du site le plus controversé visité par la délégation. « Si nous commençons à suivre et à chasser les fantômes ici et là, nous n’irons jamais nulle part », a estimé Peter Ben Embarek joint au téléphone de Pékin. Toutefois, la visite de l’Institut a été « une étape importante [pour] comprendre d’où viennent ces histoires », selon ce spécialiste de la sécurité alimentaire, en poste à Pékin pour l’OMS au début des années 2010.

D' »excellents scénarios pour des films et des séries »

L’Institut de virologie de Wuhan dispose depuis 2012 d’un laboratoire de haute sécurité P3 (pour « pathogène de classe 3 ») qui étudie de nombreux virus, notamment les coronavirus. L’établissement possède également un P4 (pour les pathogènes encore plus dangereux). Un laboratoire à la sécurité davantage encore renforcée, qui peut héberger des souches comme Ebola, et que l’OMS a pu visiter.

Peter Ben Embarek affirme avoir eu avec ses interlocuteurs chinois des « discussions très franches », utiles « pour comprendre » leur position sur « un certain nombre d’affirmations vues et lues dans les médias ». Avant de rendre son tablier de chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo avait de nouveau pointé du doigt à la mi-janvier l’Institut. Aucune preuve ne vient cependant jusqu’ici accréditer cette hypothèse.

Toutes ces conjectures feraient d' »excellents scénarios pour des films et des séries », estime le chef des experts de l’OMS, promettant cependant de « suivre la science et les faits » pour tirer une conclusion définitive sur l’origine de la pandémie. La délégation doit achever sa mission à Wuhan la semaine prochaine, selon Peter Ben Embarek. « On n’aura pas de réponses complètes sur l’origine du virus, mais ce sera un bon premier pas », prévient-il.

AFP/LQ