Une équipe de 26 soignants et du matériel médical envoyés par l’Allemagne sont arrivés ce mercredi au Portugal, dont les hôpitaux sont débordés par l’explosion du nombre des cas de coronavirus.
L’avion militaire transportant huit médecins et du personnel soignant qualifié, ainsi que 50 appareils respiratoires, 150 appareils de perfusion et 150 lits médicaux a atterri à l’aéroport de Lisbonne dans l’après-midi. L’équipe allemande travaillera dans un hôpital privé de la capitale portugaise, afin d’accroître les moyens des cet établissement, qui avait déjà alloué 106 lits, dont 25 en soins intensifs, au traitement de malades du Covid-19, a annoncé le groupe Luz Saude dans un communiqué.
L’arrivée des renforts allemands, prévue depuis lundi, permettra de faire fonctionner « une unité qui existait mais que nous ne pouvions pas ouvrir par manque de ressources humaines », a expliqué la ministre portugaise de la Santé, Marta Temido, allée les accueillir à l’aéroport. « La pandémie au Portugal est devenue clairement problématique ces dernières semaines. (…) Les hôpitaux débordent. C’est pourquoi on a besoin de nous là-bas », avait déclaré avant de quitter l’Allemagne l’inspecteur du service médical de la Bundeswehr, l’armée allemande, le général Ulrich Baumgärtner.
L’Allemagne avait déjà apporté de l’aide à l’Italie, à la France et à la République tchèque pendant la première « vague » de contaminations au printemps dernier en accueillant par exemple des patients dans certains hôpitaux sur son territoire. Hormis les micro-Etats, le Portugal est devenu en janvier le pays le plus durement frappé par l’épidémie provoquée par le coronavirus, en nombre de morts et de nouveaux cas par rapport à sa population d’environ 10 millions d’habitants.
Morte en attendant les secours
Avec 240 décès en 24 heures, le bilan total de la pandémie s’y élève à 13 257 morts, dont près de la moitié depuis le début de l’année, selon les données communiquées mercredi par la Direction générale de santé. Un peu plus de 9 000 nouveaux cas ont été recensés, ce qui constitue un rebond par rapport aux deux jours précédents mais cela reste en-deçà de la moyenne de quelque 12 000 contagions quotidiennes enregistrées au cours de la deuxième quinzaine de janvier.
Pour freiner l’emballement de l’épidémie après un allègement des restrictions sanitaires à Noël, le gouvernement portugais a imposé à la mi-janvier un deuxième confinement général. En dépit des nouvelles mesures, les hôpitaux restaient sous pression, obligeant les autorités à déplacer des malades de la région de Lisbonne vers des zones où les établissements hospitaliers sont moins saturés.
Les médias locaux ont par exemple signalé mercredi le cas d’une femme morte chez elle à Guarda (centre) en attendant l’arrivée d’une ambulance et celui d’un couple soigné pendant trois jours dans un fauteuil des urgences de l’hôpital de Setubal (sud) par manque de place en infirmerie.
AFP/LQ