Les services secrets britanniques cherchent actuellement à protéger de toute ingérence étrangère les projets de vaccin développés au Royaume-Uni contre le coronavirus, a indiqué mercredi le nouveau chef du MI5 Ken McCallum.
« Il est clair que le premier qui mettra au point un vaccin exploitable contre ce virus meurtrier remportera le gros lot », a estimé le chef des renseignements intérieurs, lors d’une conférence de presse. « Aussi, nous nous attendons à ce que ces recherches suscitent un grand intérêt pour un certain nombre d’acteurs à travers le monde. »
Des scientifiques britanniques de l’université d’Oxford et du géant pharmaceutique AstraZeneca sont à l’origine d’un projet de vaccin considéré comme l’un des plus avancés au monde, déjà testé sur des dizaines de milliers de volontaires à travers le globe.
Ken McCallum a prévenu que des agents étrangers pourraient vouloir voler la propriété intellectuelle liée à ces recherches ou en « manipuler » les données pour semer le doute sur la validité des études. « Pour le MI5 comme pour tout le monde, l’année 2020 est dominée par la pandémie », a relevé le quadragénaire, devenu en mai – pendant le confinement – le plus jeune directeur de l’agence.
Les terroristes recherchent de nouvelles cibles
Cet homme originaire de Glasgow a par ailleurs indiqué que la pandémie de Covid-19 avait modifié le risque terroriste. Avec des rassemblements publics réduits en raisons des restrictions sanitaires, les organisations terroristes sont à la recherche de nouvelles cibles, a-t-il expliqué. Il a par ailleurs souligné que le Royaume-Uni faisait face à des menaces émanant d’États, Chine et Russie en premier lieu.
« Si la question est de savoir quel est le pays dont les services de renseignements causent le plus de problèmes au Royaume-Uni en octobre 2020, la réponse est la Russie », a affirmé celui qui a dirigé l’enquête sur l’empoisonnement au Novitchok de l’ex-agent double Sergei Skripal, survenue en 2018 dans la ville de Salisbury (sud de l’Angleterre). Mais « si la question est de savoir quel État va façonner notre monde au cours de la prochaine décennie, avec de grandes opportunités et de grands défis pour le Royaume-Uni, la réponse est la Chine », a-t-il assuré.
AFP/LQ