L’OMS a corrigé lundi son évaluation de la menace liée au virus apparu en Chine, la qualifiant d' »élevée » à l’international et non plus de « modérée », admettant avoir fait une « erreur de formulation » dans ses précédents rapports.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait auparavant annoncé que le risque était « très élevé en Chine, élevé au niveau régional et modéré au niveau international ». « Il s’agissait d’une erreur de formulation et nous l’avons corrigée », a expliqué une porte-parole de cette organisation dont le siège à Genève. « Cela ne veut absolument pas dire que nous avons changé notre évaluation du risque, mais cette erreur s’est glissée » dans les rapports de situation, a-t-elle ajouté.
L’OMS a rendu publics six rapports de situation depuis le début de la crise. A partir de son troisième, le 23 janvier, elle a établi une évaluation du risque. Dans son sixième rapport de situation, diffusé dans la nuit de dimanche à lundi, l’OMS a corrigé son analyse, assurant que son « évaluation du risque (…) n’a pas changé (…) : très élevé en Chine, élevé au niveau régional et élevé au niveau mondial ». « Il s’agissait d’une erreur de formulation dans les rapports de situation des 23, 24 et 25 janvier et nous l’avons corrigée », a expliqué à une porte-parole de l’organisation.
Au moins 81 morts en Chine
Cette correction ne change pas le fait que l’OMS ne considère pas que l’épidémie constitue une « urgence de santé publique de portée internationale ». L’OMS n’a jusqu’ici utilisé ce terme que pour de rares cas d’épidémies requérant une réaction mondiale vigoureuse, dont la grippe porcine H1N1 en 2009, le virus Zika en 2016 et la fièvre Ebola, qui a ravagé une partie de l’Afrique de l’Ouest de 2014 à 2016 et la République démocratique du Congo depuis 2018.
Faisant partie de la famille des coronavirus (comme le Sras), le virus 2019-nCoV provoque des symptômes grippaux chez les personnes contaminées, pouvant aller jusqu’à des syndromes respiratoires sévères. Il a provoqué la mort d’au moins 81 personnes et infecté plus de 2 700 autres en Chine depuis son apparition fin décembre, avant de se répandre jusqu’en Europe et aux États-Unis. A l’époque du Sras (2002-2003), l’OMS avait vivement critiqué Pékin pour avoir tardé à donner l’alerte et tenté de dissimuler l’ampleur de l’épidémie.
LQ/AFP