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Affaire Pelicot : le principal accusé absent, l’audience suspendue jusqu’à mardi


L'accusé principal a subi dimanche un scanner et souffre d'un "calcul rénal, d'une infection rénale et d'un problème au niveau de la prostate" (Photo :afp)

Le procès retentissant des viols en série d’une femme droguée par son mari a été suspendu en France jusqu’à mardi en l’absence lundi du principal accusé Dominique Pelicot. Malade, il ne s’est toujours pas exprimé en détail sur cette affaire très suivie dans le pays et à l’étranger.

Son ex-épouse, Gisèle Pelicot, qu’il est accusé d’avoir droguée aux anxiolytiques pour la violer et la faire violer par des dizaines d’hommes recrutés sur internet pendant dix ans, est devenue en France l’incarnation des victimes de violences sexuelles et la figure de proue de la lutte contre la soumission chimique.

« Nous allons suspendre pour ce jour et nous reprendrons demain matin », a déclaré le président de la cour criminelle, Roger Arata. Il a diligenté une nouvelle expertise médicale effectuée par « un collège d’experts » composé d’un médecin légiste et d’un clinicien.

Ce n’est qu’au retour du résultat de l’expertise qu’une décision sera prise sur la suite de ce procès hors norme qui a débuté le 2 septembre et pour lequel sont jugés 51 accusés pour des viols sur l’ex-épouse de Dominique Pelicot.

Calcul rénal 

L’accusé principal a subi dimanche un scanner et souffre d’un « calcul rénal, d’une infection rénale et d’un problème au niveau de la prostate », a précisé M. Arata.

« Les mots manquent pour exprimer à quel point la situation où nous nous retrouvons ce matin est anormale. Il y a des personnes dont le travail est de s’assurer que M. Pelicot est en état d’assister à son procès », a estimé à l’audience l’un des avocats des parties civiles, Stéphane Babonneau. « Si cette situation est due à un retard de prise en charge, ce serait un scandale », a-t-il ajouté.

Me Béatrice Zavarro, l’avocate de Dominique Pelicot, a précisément fustigé lundi le manque de prise en charge médicale de son client, tout en assurant qu’il souhaite toujours s’exprimer.

« On est toutes Gisèle » 

Prévu pour durer pendant quatre mois, ce procès exceptionnel, où comparaissent des hommes âgés de 26 à 74 ans pour la plupart poursuivis pour viols aggravés, avait déjà pris du retard lors des deux premières semaines d’audience.

Gisèle Pelicot doit poursuivre son témoignage. Les deux fils de l’accusé principal doivent également s’exprimer.

La fille et les deux belles-filles de l’accusé principal, elles aussi victimes — leur père et beau-père les avait notamment photographiées nues à leur insu –, ont déjà été entendues.

Elles ont raconté comment elles ont découvert le scandale lorsque Dominique Pélicot a été interpellé en train de filmer sous les jupes de trois femmes, dans un centre commercial de Carpentras (sud).

En fouillant dans son ordinateur, les enquêteurs avaient alors découvert une décennie de viols perpétrés sur sa femme Gisèle au domicile conjugal, situé à Mazan (sud), des agressions sexuelles photographiées, filmées, minutieusement légendées et archivées par l’accusé.

Couvert par des médias du monde entier, devenu le symbole de la question des agressions commises sur des personnes victimes de soumission chimique, ce procès est aussi pris en exemple par les mouvements féministes pour relancer le débat sur la question du consentement.

Le visage de Gisèle Pelicot a été brandi toute la journée de samedi par 10.000 personnes qui se sont rassemblées dans toute la France pour lui apporter leur soutien.

« On est toutes Gisèle », « Violeur on te voit, victime on te croit », « Tu n’es pas seule », ont scandé les 3.500 personnes réunies à Paris.

Gisèle Pelicot a remercié les manifestants, lundi en marge du procès. « Grâce à vous tous, j’ai la force de mener ce combat jusqu’au bout », a-t-elle déclaré en le dédiant « à toutes les personnes, femmes et hommes, à travers le monde, qui sont victimes de violences sexuelles ».

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