Une militante du mouvement féministe Femen a manifesté quasiment nue mercredi devant la présidence à Kiev pour réclamer la ratification par l’Ukraine de la Convention d’Istanbul, visant à prévenir et combattre les violences faites aux femmes.
« On me viole ! A bas la violence ! », a hurlé la jeune femme, vêtue seulement d’une culotte noire malgré une température proche de 0°C, une couronne de fleurs sur la tête, alors que les policiers l’arrêtaient.
Une autre militante Femen participait à cette action, organisée à l’occasion de la journée internationale pour l’élimination des violences contre les femmes.
Deux tiers des femmes ukrainiennes déclarent avoir subi des violences psychologiques, physiques ou sexuelles depuis l’âge de 15 ans, selon une étude réalisée en 2019 par l’Organisation pour la sécurité et la coopération (OSCE).
L’Ukraine a signé en 2011 la Convention d’Istanbul, visant à mieux lutter contre les violences domestiques, mais ne l’a toujours pas ratifiée.
En cause, l’opposition des milieux religieux dans ce pays à majorité orthodoxe et celle de nombreux députés critiquant l’introduction de la notion de « genre » dans la législation ukrainienne, y voyant une menace pour les « valeurs familiales traditionnelles ».
Kiev a des lois censées protéger les victimes des violences domestiques mais elles comportent de nombreuses lacunes et ne sont que rarement appliquées, ce qui provoque l’acquittement de la plupart des auteurs de ce genre de crimes, selon des ONG spécialisées.
AFP