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Violences de Cologne : les suspects pour la plupart d’origine étrangère


illustration AFP

Les autorités allemandes ont annoncé lundi que la quasi-totalité des suspects des violences de la nuit du Nouvel An à Cologne étaient d’origine étrangère, tout en mettant en garde contre toute stigmatisation alors que des étrangers ont été agressés dans la ville.

Plus de 500 plaintes, dont 40% pour agressions sexuelles, ont été déposées depuis le 1er janvier. La police a été débordée par les évènements qui ont aussi placé la chancelière Angela Merkel et sa politique d’ouverture aux réfugiés dans une position très inconfortable.

« Les personnes qui ont commis ces crimes étaient presque exclusivement d’origine immigrée », a déclaré Ralf Jäger, ministre de l’Intérieur de l’État régional de Rhénanie-du-Nord-Westphalie. « En l’état actuel des investigations, il y a aussi parmi les suspects des réfugiés venus chez nous l’année dernière », a-t-il précisé. Il a ajouté que 14 des 19 suspects identifiés à ce jour étaient originaires du Maroc et d’Algérie. Quatre d’entre eux ont été placés en détention provisoire pour les faits du Nouvel An.

Au total, près d’un millier d’hommes d’origine arabe et d’Afrique du Nord se sont rassemblés la nuit de la Saint-Sylvestre devant la gare de Cologne, dont « de nombreux réfugiés », a expliqué Ralf Jäger. Des heurts y ont éclaté, des agressions notamment sexuelles ont été commises avant que la place ne soit évacuée. Mais la foule a pu s’y rassembler de nouveau et de nouvelles violences ont été perpétrées.

« Charognards de l’extrême droite »

Ralf Jäger a reconnu dès lors que l’action de la police « avait été inacceptable » et a admis que les autorités n’avaient pas disposé « d’image d’ensemble » des évènements avant la matinée du 1er janvier. Le chef de la police de Cologne a été suspendu en conséquence de ses fonctions la semaine dernière. Le ministre a cependant aussi, lors de la présentation de son rapport lundi devant des élus locaux, mis en garde contre le « danger » de « stigmatiser » les étrangers à la lumière de ces évènements. « C’est ce que font les charognards de l’extrême droite, c’est leur seul argument », a-t-il martelé.

Ces déclarations interviennent aussi alors que dans la nuit de dimanche à lundi six Pakistanais et un Syrien ont ainsi été violemment agressés par des inconnus dans deux incidents séparés impliquant au total un vingtaine de personnes. Deux Pakistanais et le Syrien ont été blessés. La presse locale à Cologne parle d’une expédition menée par un groupe de gens cherchant à en découdre avec des étrangers à Cologne après les violences du Nouvel An.

Par ailleurs, lors de la même nuit, Hambourg a également été le théâtre d’actes de violence suivies de 133 plaintes, notamment pour agression sexuelle, sont répertoriées. Même si rien n’établit à ce jour la culpabilité de réfugiés, les événements de Cologne ont instillé un peu plus le doute dans l’opinion publique sur la capacité du pays à intégrer le million de demandeurs d’asile venus rien que l’an dernier de Syrie, d’Irak, d’Afghanistan ou d’Afrique du Nord.