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Viol présumé d’une Germano-Russe : ça chauffe entre Berlin et Moscou


La Russie, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, estime que l'Allemagne la tient écartée de l'enquête en cours. (Photo AFP)

Un fait divers impliquant une adolescente germano-russe, dont la famille affirme qu’elle a été violée par des migrants, vire à l’incident diplomatique entre Berlin et Moscou. La Russie a estimé jeudi que l’Allemagne la tient écartée de l’enquête en cours.

« Je suis persuadé que si l’Allemagne fournit toutes les informations nécessaires, il y aura moins de malentendus », a déclaré aux journalistes le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. « Comme il s’agit d’une citoyenne russe, nous avons le droit de ne pas attendre la fin de l’enquête (…) Nous devons être informés de tel ou tel incident impliquant des citoyens russes, conformément à toutes les normes qui existent dans le monde civilisé », a-t-il encore insisté.

L’Allemagne « ne l’a pas fait à temps », regrette Sergueï Lavrov. « Plus il y aura de transparence, plus on aura d’informations sur nos citoyens se trouvant dans des situations extraordinaires, y compris si graves, mieux cela sera pour nos relations. »

Du fait-divers à l’affaire d’État

Mercredi, Berlin avait appelé la Russie à ne pas « instrumentaliser politiquement » cette affaire après que le ministre Lavrov eut accusé la police allemande d’avoir « balayé l’affaire sous le tapis », d’avoir « très longtemps dissimulé » des informations sur le dossier de l’adolescente. La passe d’armes diplomatique intervient dans un contexte de tensions entre Russes et Occidentaux.

Au cœur de la polémique, la disparition le 11 janvier 2016, pendant trente heures à Berlin, de Lisa F., âgée de 13 ans, Selon ses proches et sa première déposition, elle a été violée et battue par trois personnes de type « méditerranéen ». Or, la police a assuré qu’après enquête et examen médical, il est établi qu’il s’agissait d’une disparition volontaire, que les rapports sexuels ont été « consentis » et que Lisa avait déjà agi de la sorte.

Le parquet a néanmoins ouvert une enquête pour détournement de mineur. La version de la police a été rejetée par les proches de Lisa F., qui accusent les policiers d’avoir fait pression sur l’adolescente.