Les autorités birmanes ont annoncé mercredi la saisie de vingt millions de comprimés de méthamphétamine, en plein cœur du célèbre «Triangle d’Or», un record dans le pays depuis le début de l’année.
Un raid a été mené dans quatre maisons de la ville de Tachileik dans l’Etat Shan, à la frontière de la Thaïlande. La région est considérée comme une plaque tournante du trafic de méthamphétamine, expédiée de là vers la Thaïlande et le reste de l’Asie du Sud-Est. En Birmanie, un comprimé de méthamphétamine coûte quelques euros, mais la drogue se revend ensuite bien plus cher, une fois quittée cette région du Triangle d’Or aux confins de la Thaïlande, du Laos et de la Birmanie.
Quatre personnes ont été interpellées lors de ce raid, ont précisé les autorités. Outre les vingt millions de comprimés de méthamphétamine, plus de 600 000 cachets d’ecstasy ont également été saisis dans ces maisons. La police a en outre saisi des moules permettant de frapper les cachets des signes «999» ou «WY», des logos de laboratoires appartenant à l’important groupe armé des Wa implantés dans cette région de l’est de la Birmanie.
Le groupe ethnique rebelle des Wa est accusé de financer sa guérilla par le trafic de drogue, notamment l’opium. La Birmanie, plaque tournante du trafic de drogues produites en Asie du Sud-Est, a brûlé le 26 juin pour la journée mondiale antidrogue l’équivalent de 340 millions d’euros de stupéfiants, en signe de détermination à lutter contre un trafic en pleine croissance. La Thaïlande et la Birmanie ont toutes deux à cœur de montrer leur engagement contre les trafiquants, avec des opérations coup de poing et de lourdes peines. Mais les résultats sont mitigés, en raison notamment d’une forte corruption.
La région du Triangle d’or a longtemps été le principal lieu de production de l’opium et de l’héroïne, jusqu’à ce que l’Afghanistan la détrône. L’Etat Shan concentre quasiment toute la culture illégale du pavot dans le pays, qui reste le deuxième plus grand producteur d’opium du monde.
Le Quotidien/AFP