La libération de plus de 18 200 détenus a été annoncée vendredi au Vietnam, à l’exception des prisonniers politiques, menace à la « sécurité nationale » du pays communiste.
A l’occasion du 70e anniversaire de l’indépendance de l’ex-colonie française, « le président vietnamien a décidé de libérer 18 298 prisonniers… mais aucun d’entre eux n’est lié à la sécurité nationale », a déclaré le vice-ministre de la Sécurité publique Le Quy Vuong lors d’une conférence de presse à Hanoï.
Parmi les prisonniers de droit commun libérés, figurent des meurtriers et trafiquants de drogue, mais aucun condamné pour « propagande contre l’État » ou « tentatives de renversement du régime », deux accusations souvent utilisées contre les opposants. La plus importante amnistie présidentielle au Vietnam avait eu lieu en 2009, avec 20 599 prisonniers libérés, a rappelé le vice-ministre.
34 étrangers bénéficient de cette grâce, à savoir six Laotiens, un Cambodgien, un Thaïlandais, deux Australiens, 16 Chinois, six Malaisiens et deux Philippins, dont les crimes n’ont pas été précisés. « L’amnistie reflète la nature humanitaire de l’État et elle vise à encourager les détenus à devenir des citoyens utiles », a expliqué Giang Son, représentant de la présidence.
Le Vietnam est régulièrement condamné par les groupes de défense des droits et les gouvernements occidentaux pour sa répression des dissidents, emprisonnés par dizaines. Le vice-ministre Vuong a refusé de préciser le nombre total des prisonniers toujours en prison dans le pays, affirmant que ce chiffre est un « secret d’État ». Lors de la dernière amnistie présidentielle en 2013, plus de 15 000 prisonniers avaient été libérés au Vietnam à l’occasion de sa fête nationale du 2 septembre.
AFP