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« Vatileaks »: scandales financiers au Vatican


Des cardinaux "continuent à vivre dans des appartements de 500 m2", affirme Gianluigi Nuzzi. (photo AFP)

Des affaires financières vaticanes peu reluisantes, avec notamment la non redistribution aux pauvres d’une partie des dons des œuvres de bienfaisance, sont révélées par deux livres à paraître dans le cadre du nouveau « Vatileaks » au Vatican.

Un prélat espagnol, Mgr Lucio Angel Vallejo Balda, et une laïque italienne, Francesca Chaouqui, accusés d’avoir divulgué des documents économiques du petit Etat, ont été arrêtés ce week-end au Vatican. Mme Chaouqui a été remise en liberté.

Les livres « Avarice » d’Emiliano Fittipaldi de l’hebdomadaire L’Espresso et « Via crucis » de Gianluigi Nuzzi du groupe télévisé Mediaset seront en librairie le 5 novembre. Ils rapportent que les dons reçus par le Saint-Siège à l’intention des plus pauvres ne sont pas tous destinés à des oeuvres de bienfaisance. Selon Emiliano Fittipaldi, 400 millions d’euros auraient été ainsi détournés de la caisse du « Denier de Saint-Pierre » pour les besoins de la Curie.

De même, des cardinaux « continuent à vivre dans des appartements de 500 m2 », ajoute Gianluigi Nuzzi, qui fut aussi impliqué lors de la précédente fuite de documents à la fin du pontificat de Benoît XVI.

M. Nuzzi fait état « de pertes dues à des différences d’inventaire », avec des « trous » de 700 000 euros au supermarché du Vatican et de 300.000 euros à la pharmacie vaticane. Selon ce journaliste, le pape aurait présidé une réunion à huis clos en 2013, déplorant que « les frais soient hors de contrôle », relevant une augmentation de 30% du nombre des employés en 5 ans.

Sans mentionner Mgr Vallejo Balda et Mme Chaouqui, M. Nuzzi affirme que « ses sources » ont souhaité « aider le pape », en publiant des documents auxquels ils avaient pleinement droit d’accès dans la Commission d’experts économiques où ils travaillaient. Cela « n’est absolument pas une façon d’aider la mission du pape », avertissait lundi le communiqué du Vatican en parlant de « grave trahison de sa confiance ».

Le journaliste Fittipaldi a défendu mardi son enquête dans La Stampa: « ce travail a commencé il y a un an et se fonde sur des informations vérifiées », a-t-il assuré. « Je comprends bien que le Vatican se montre préoccupé (…) Une telle enquête peut alarmer parce qu’elle révèle la distance entre le positionnement pour les pauvres du pape et le fonctionnement réel de la machine vaticane », a ajouté le journaliste.

 

AFP