Varsovie a mis en garde vendredi contre « les stéréotypes et les clichés » après une rencontre entre le président français Emmanuel Macron et les dirigeants d’Europe centrale à Bruxelles, tout en s’efforçant de jouer l’apaisement avec Paris.
La Première ministre polonaise Beata Szydlo a demandé que l’on abandonne « stéréotypes et clichés, parfois reçus comme offensants » et que l’on manifeste « plus de confiance et plus de prudence dans le choix des mots », a déclaré le secrétaire d’Etat polonais aux Affaires européennes, Konrad Szymanski, en faisant référence à la récente interview accordée par le président français à huit journaux européens.
Dans cet entretien, M. Macron fustigeait les pays – visant sans les nommer les Etats d’Europe centrale – qui considèrent l’Union européenne comme « un supermarché ».
Mme Szydlo « ne souhaite pas de communication qui ne sert pas la confiance, elle l’a dit clairement. Nous comptons sur le président Macron pour qu’il remarque le choix inapproprié de certaines expressions utilisées récemment », a ajouté le secrétaire d’Etat polonais.
Emmanuel Macron a rencontré dans la matinée les quatre dirigeants du Groupe de Visegrad (Pologne, Hongrie, République tchèque et Slovaquie), puis le président roumain.
« Tous les participants (de la rencontre, ndlr), y compris le président Macron, ont reconnu que compte tenu d’importantes divergences, on a besoin d’un dialogue plus intensif entre la France et l’Europe centrale. La Pologne s’est dite prête à organiser et renforcer ce dialogue pour franchir les barrières qui empêchent la prise de décisions », a précisé M. Szymanski.
« Nous avons convenu de nous rencontrer régulièrement au niveau technique », a déclaré de son côté le secrétaire d’Etat tchèque aux Affaires européennes, Ales Chmelar , à l’issue de cette rencontre, qui s’est déroulée, selon lui, dans « un environnement très consensuel »
Qualifiant M. Macron de « partenaire très constructif », il a évoqué l’éventualité en septembre d’un sommet entre la France et les pays de Visegrad, soit en France, soit en Hongrie.
L’Elysée a fait état d’une « volonté de se comprendre, de trouver une position commune sans nier les vraies divergences qui continuent à exister ».
« Il y a des préjugés des deux côtés (…) il y a des incompréhensions, mais la question est de renouer le dialogue », a ajouté l’Elysée.
Dans son entretien paru mercredi soir, M. Macron avait déclaré: « l’Europe n’est pas un supermarché. L’Europe est un destin commun ».
« Les grands défenseurs de cette Europe ultralibérale et déséquilibrée, au Royaume-Uni, se sont fracassés dessus. Sur quoi le Brexit s’est-il joué? Sur les travailleurs d’Europe de l’Est qui venaient occuper les emplois britanniques », avait-t-il rappelé.
Le Quotidien / AFP