L’Europe n’est pas en « retard » sur le déploiement de la vaccination contre le Covid-19, mais il ne faudra pas attendre une fois que les autorisations seront données, a estimé mercredi Alain Fischer, le médecin nommé par le gouvernement pour piloter sa stratégie vaccinale.
« Le mot retard n’est pas juste, il y a la nécessité de la rigueur, » a déclaré le Pr Fischer sur France Inter. « C’est l’élément essentiel, d’assurer que ces vaccins, le jour où on pourra commencer à les administrer à nos concitoyens, aient été validés comme étant raisonnablement sûrs et efficaces, autrement dit que la balance bénéfice risque est extrêmement favorable ».
« Laissez les autorités réglementaires finir leur travail, elles vont le finir dans les jours qui viennent, on n’est pas honnêtement à quelques jours près », a-t-il poursuivi.
Alors que la Grande-Bretagne a déjà lancé sa campagne de vaccination et que les Etats-Unis l’ont fait lundi, l’Agence européenne des médicaments a annoncé mardi, sous pression de l’Allemagne, qu’elle se pencherait finalement le 21 décembre – une semaine plus tôt que prévu – sur l’autorisation du vaccin Pfizer-BioNTech, ouvrant la voie à un possible début des vaccinations en Europe avant la fin de l’année.
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a de son côté indiqué mercredi que tous les pays membres de l’UE pourraient « commencer le même jour » leurs campagnes de vaccination une fois cette autorisation accordée.
Pour le Pr Fischer, une fois cette autorisation donnée, « il ne faut pas attendre, on a suffisamment d’éléments sur l’efficacité, la sécurité, qui laissent penser qu’on va obtenir une protection des personnes qui vont être vaccinées ».
« Attendre serait irresponsable, mais ça n’empêche pas qu’on poursuive les études »
« Attendre serait irresponsable, mais ça n’empêche pas qu’on poursuive les études pour améliorer les connaissances et que ces connaissances soient diffusées à la population », a-t-il poursuivi, en estimant « absolument légitime qu’on se pose des questions sur un produit nouveau ».
Concernant l’organisation de la campagne, il a souligné qu’il « y a toute une logistique assez (…) lourde » à mettre en place, mais a estimé que « ça devrait fonctionner ». « Une organisation impressionnante a été mise en place » et « on atteindra des chiffres de plusieurs millions (de personnes vaccinées) et même un peu plus je l’espère au printemps ».
« Si comme on peut l’espérer apparaissent des vaccins qui se conservent plus aisément » que le vaccin Pfizer, le Pr Fischer a souhaité « qu’on facilite au maximum la vaccination, dans un premier temps aux médecins généralistes, c’est l’évidence absolue, et puis si ça se passe bien élargir encore aux pharmaciens, infirmiers, dans des centres de santé, médecine du travail, aller au contact de la population ».
AFP