Dans le Mississippi, les salariés d’une usine Nissan ont refusé de créer une section syndicale.
Une majorité des salariés d’une usine du constructeur automobile japonais Nissan dans le sud des Etats-Unis a voté contre l’ouverture d’une section syndicale, selon les résultats officiels du scrutin achevé vendredi soir.
Environ 60% des quelque 3.400 travailleurs autorisés à participer au vote ont rejeté l’ouverture d’une section syndicale sur le site de Canton (Mississippi, sud), montrent les résultats diffusés par le National Labor Relations Board (NLRB), l’autorité fédérale en charge des relations sociales.
Environ 3.000 employés à temps partiel et temporaires de l’usine n’étaient pas autorisés à se prononcer dans ce scrutin qui avait débuté jeudi.
L’usine, où 80% des ouvriers sont noirs, est située dans l’une des régions les plus pauvres des Etats-Unis.
Le constructeur japonais, allié au groupe automobile français Renault, a estimé que ce résultat «place Nissan en position concurrentielle pour l’avenir». Dans un communiqué, il a appelé le syndicat du secteur automobile américain UAW (United Auto Workers) à cesser ses efforts pour syndicaliser les salariés du site.
Nissan accusé d’intimidation
«Ce n’est pas fini», a lancé Michael Carter, l’un des employés qui soutenait la création d’une section syndicale à plus d’une centaine d’autres partisans de cette initiative réunis après l’annonce des résultats. «Nous n’abandonnons jamais», a-t-il ajouté.
Le président de l’UAW Dennis Williams a estimé que ces résultats constituaient un revers pour les travailleurs mais refusé de parler de défaite, accusant Nissan d’avoir mené «une campagne vicieuse» avec des manoeuvres «pour semer la peur, la désinformation et l’intimidation» parmi les travailleurs.
Une plainte déposée vendredi auprès du NLRB accuse Nissan d’avoir menacé de licenciement des salariés en raison de leurs activités syndicales et d’avoir menacé de fermer l’usine si les travailleurs votaient pour la création d’une section syndicale. Nissan a fermement démenti ces accusations.
Le Quotidien/AFP