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Uruguay : les policiers veulent pouvoir tirer dans le dos


"La réalité aujourd'hui est qu'un délinquant sort une arme et tue un policier ou un citoyen", justifient les policiers uruguayens. (illustration AFP)

Les syndicats policiers d’Uruguay réclament le droit tirer dans le dos des délinquants présumés lors de leurs interventions, estimant que les règles actuelles d’usage de leurs armes favorisent les criminels.

En Uruguay, « nous sommes bloqués dans le passé et on a toujours cette mauvaise conscience sur les droits de l’Homme, mais ici, on ne respecte pas ceux des travailleurs en général et des policiers », a critiqué jeudi à la télévision Patricia Rodriguez, dirigeante de l’Union des syndicats de police. L’Uruguay a vécu sous le joug d’une dictature militaire entre 1973 et 1985.

Patricia Rodriguez a demandé au nom des syndicats qu’elle représente un changement des protocoles d’intervention policière car souvent, les criminels tireraient de dos ou par dessus leurs épaules en direction des policiers sachant que ceux-ci n’ont pas le droit de riposter si la cible est de dos. « La délinquance a changé, ils ne te menacent pas, ils te tuent », a-t-elle ajouté. « Nous allons attaquer la progressivité imposée aux fonctionnaires de police », qui prévoit que ceux-ci ne peuvent pas être les premiers à ouvrir le feu, a poursuivi la représentante syndicale.

« Ça n’est pas une solution très agréable, nous savons que cela ne sera pas très bien vu, mais la réalité aujourd’hui est qu’un délinquant sort une arme et tue un policier ou un citoyen », a renchéri Fabricio Rios, un autre responsable de syndicat policier.

Le ministre de l’Intérieur Eduardo Bonomi, membre d’un gouvernement de gauche, a également reconnu récemment que la législation actuelle « pose problème » pour les policiers. Ses services ont par ailleurs indiqué que trois policiers étaient morts dans l’exercice de leurs fonctions en 2014. La même année, quelque 262 meurtres ont été enregistrés dans ce pays de 3,3 millions d’habitants affichant l’un des taux d’homicide les plus bas d’Amérique latine.

La criminalité augmente cependant régulièrement ces dernières années. On estime officiellement que ce petit pays compte 1,1 million d’armes à feu en circulation.

AFP