Haro sur le charbon. Dans un effort pour limiter le réchauffement de la planète, les dirigeants des grandes puissances du G7 déclinent dimanche un plan d’action pour le climat, au dernier jour de leur sommet en Angleterre.
Au lendemain de l’annonce d’initiatives communes pour répondre aux grands défis mondiaux, comme la riposte à l’influence internationale croissante de la Chine et la prévention des pandémies, le pays riches s’attellent à l’urgence climatique lors de leur rencontre à Carbis Bay, la première en presque deux ans, marquant le retour des États-Unis au multilatéralisme.
Le temps presse, a prévenu le naturaliste star britannique David Attenborough, 95 ans. « Les décisions que nous prenons durant cette décennie – en particulier les décisions des nations les plus avancées économiquement – sont parmi les plus importantes de l’histoire humaine ».
L’enjeu est de taille pour le Royaume-Uni, qui souhaite jeter les bases d’un consensus quelques mois avant la grande conférence de l’ONU sur le climat (COP26) qu’il accueillera en novembre à Glasgow. Le but est de limiter l’augmentation des températures en dessous de 1,5°C par rapport à l’ère préindustrielle, seuil au-delà duquel les scientifiques estiment que le changement climatique deviendra incontrôlable.
Pour y parvenir, les dirigeants du G7 vont se prononcer pour une réduction d’environ de moitié de leurs émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, un objectif que certains pays entendent dépasser. Le charbon est dans leur viseur, surtout les centrales alimentées par cette énergie fossile, la plus polluante – sauf si des mesures de compensation environnementale sont en place, comme le captage de CO2. Les aides publiques seront arrêtées dès cette année.
Dans ce cadre, les dirigeants prévoient de signer un chèque allant jusqu’à 2 milliards de dollars pour accompagner la transition verte dans des pays défavorisés. « Protéger notre planète est la chose la plus importante que nous puissions faire pour nos peuples en tant que dirigeants. Il y a une relation directe entre la réduction des émissions, la restauration de la nature, la création d’emplois et le garantie d’une croissance économique à long terme », a déclaré le Premier ministre britannique Boris Johnson.
Annonces jugées trop molles
Les dirigeants de la France, de l’Italie, du Royaume-Uni, du Canada, des États-Unis, de l’Allemagne et du Japon vont aussi se pencher sur le volet climatique du vaste plan mondial d’infrastructures présenté samedi pour les pays défavorisés en Afrique, Asie ou Amérique latine, pour encourager la croissance verte et tenter de contrer Pékin sur son propre terrain.
Le G7 va également s’engager à accroître ses contributions en vue de l’objectif des pays développés de financer à hauteur de 100 milliards de dollars par an d’ici 2025 les politiques climatiques des pays pauvres. Parmi les autres mesures figurent aussi la volonté d’enrayer le recul de la biodiversité d’ici 2030, en protégeant au moins 30% des terres et des mers, tandis que Londres va lancer un fonds de 500 millions de livres (plus de 582 millions d’euros) pour la préservation des océans.
Pour les militants écologistes, ces annonces sont trop molles : ils veulent plus d’actes et moins de mots, comme ils l’ont rappelé bruyamment et de manière cocasse lors de manifestations en Cornouailles. « Malgré ces accents verts, Boris Johnson a simplement réchauffé de vieilles promesses », a déploré Greenpeace, tandis qu’Extinction Rebellion a qualifié le sommet de « flop ».
LQ/AFP