Cinq anciens résidents de Futaba, la dernière localité qui restait encore inhabitée à proximité de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi (nord-est du Japon) depuis la catastrophe de mars 2011, sont revenus jeudi pour s’y réinstaller, à l’essai pour l’instant.
Après de vastes travaux de décontamination radioactive, de nombreuses zones voisines de la centrale dévastée ont été de nouveau déclarées sûres par les autorités japonaises ces dernières années. L’an dernier, seul 2,4% du territoire du département de Fukushima était encore déclaré inhabitable par les autorités.
La télévision japonaise montrait jeudi les quelques résidents de retour à Futaba en train d’inspecter leurs habitations. L’un d’entre eux a ouvert un robinet devant sa maison pour vérifier l’alimentation en eau: « Ça sort! C’est la première fois depuis 10 ans et 11 mois que de l’eau en sort », s’est-il exclamé.
Un responsable local a expliqué qu’il s’agissait d’un premier groupe de cinq habitants revenant s’installer à l’essai dans la commune, l’objectif étant de préparer leur retour durable. Ces habitants pourront rester au moins jusqu’à juin, date à laquelle l’ordre d’évacuation de certaines zones doit être levé. Ils pourront alors rester de manière permanente, a précisé le responsable. Par ailleurs, dix autres personnes ont des projets similaires de relocalisation à Futaba, qui comptait 5.600 habitants avant la catastrophe de 2011.
Ce programme « vise à s’assurer que les résidents pourront vivre sur place sans problème, par exemple en vérifiant que le réseau d’eaux usées fonctionne bien, que les installations pour la vie quotidienne sont en place », précise-t-on du côté des services du gouvernement nippon dédiés au soutien des habitants de Fukushima.
Le 11 mars 2011, un puissant séisme sous-marin au large des côtes nord-est du Japon a déclenché un gigantesque tsunami, lequel a heurté de plein fouet la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi située en bord de mer, rompant son alimentation électrique de secours et son système de refroidissement.
Cette catastrophe nucléaire, la pire de l’histoire après celle de Tchernobyl en 1986, n’a tué personne directement. Mais quelque 470.000 personnes avaient dû évacuer par la suite leurs domiciles situés dans des zones irradiées. Beaucoup de ces évacués sont réticents à revenir, redoutant toujours les radiations, ou se sont définitivement installés ailleurs depuis. Au total le tremblement de terre et le tsunami de 2011 ont fait près de 18.500 morts et disparus.