Un ancien employé d’un hôpital du Bronx a ouvert le feu vendredi après-midi sur ses anciens collègues, tuant une médecin et blessant six autres personnes, avant de se donner la mort, selon les autorités new-yorkaises.
Le tireur était lui-même docteur et ex-employé du Lebanon Hospital, l’un des grands hôpitaux du Bronx, ont précisé le maire Bill de Blasio et le chef de la police James O’Neill, écartant la possibilité d’un acte lié au jihadisme.
Les responsables n’ont pas confirmé les informations données par de nombreux médias, qui l’ont identifié comme Henry Bello, un médecin de 45 ans. Il aurait travaillé quelques mois dans ce grand hôpital du Bronx, avec près de 1 000 lits. Il devait être renvoyé pour harcèlement sexuel quand il a démissionné, selon le New York Times.
Il a pénétré l’établissement en blouse blanche, muni d’une arme automatique qu’il avait apparemment dissimulée sous la blouse, selon la police. La fusillade s’est déroulée aux 16e et 17e étages de l’hôpital, peu avant 15h, une heure de pointe pour les consultations et les visites.
La police a rapidement encerclé l’hôpital situé sur l’une des grandes artères du Bronx, postant des hommes en armes sur les toits alentours et fouillant étage par étage. Le tireur a finalement été retrouvé mort dans une mare de sang au 17e étage de l’établissement. Après avoir tenté de s’immoler par le feu, « il s’est apparemment tiré lui-même dessus », a indiqué James O’Neill.
Sang froid du personnel
Le médecin décédé, une femme dont l’identité n’a pas été précisée, a été retrouvée allongée non loin de lui. Le maire a indiqué que plusieurs autres docteurs « étaient entre la vie et la mort », sans dire combien de médecins figuraient parmi les six blessés.
« Dieu merci, ce n’est pas un acte de terrorisme, c’est un incident isolé, une affaire liée au travail. Ça n’en est pas moins tragique ou horrible », a déclaré le maire lors d’un point de presse devant l’hôpital.
Plusieurs témoins ont raconté la panique que la fusillade a provoquée, même si le bilan semble avoir été limité par les soins prodigués immédiatement aux blessés par le personnel sur place. Garry Trimbie a ainsi rapporté avoir reçu un coup de fil de sa fiancée, employée à l’hôpital, vers 15h15. « Elle pleurait, elle a dit que quelqu’un avait commencé à tirer, et que les employés avaient couru et s’étaient barricadés dans la pièce d’où elle appelait ».
Une femme enceinte, venue pour une consultation au 14e étage, a salué la réaction du personnel. « J’ai fait ce qu’on m’a dit, et je suis saine et sauve. Ils nous ont dit d’aller dans une pièce et de nous cacher, on était barricadés. Le personnel contrôlait la situation », a-t-elle indiqué.
« C’est mon tour »
Le Bronx, un des quartiers new-yorkais où la criminalité est la plus élevée, « n’est pas terrible, on n’est pas surpris quand quelque chose comme ça arrive dans un hôpital comme celui-ci », a confié une infirmière de l’hôpital, Patricia Phipps, qui était au 3ème étage. « Je me suis juste dit : c’est mon tour ! »
Garry Trimbie était moins fataliste. Il a estimé que « l’hôpital devait en faire plus en matière de sécurité » et poster notamment « un policier à chaque entrée ».
Au-delà de la sécurité de l’hôpital, cette nouvelle tragédie risque d’alimenter la controverse sur le contrôle des armes aux États-Unis et la multiplication des fusillades mortelles. De Blasio, qui vante régulièrement la criminalité en baisse à New York, y a fait allusion vendredi, en soulignant que l’incident était « le genre de choses qu’on a vu ailleurs dans le pays ».
« Chaque fois que ces choses-là se produisent, c’est un nouveau rappel qu’il faut en faire plus sur l’accès aux armes (…). On ne peut pas continuer à ne rien faire », a estimé un élu démocrate du Bronx, Marcos Crespo, sur la chaîne locale New York 1.
Le Quotidien/AFP