Accueil | Monde | Irak : une femme nommée pour la première fois maire de Bagdad

Irak : une femme nommée pour la première fois maire de Bagdad


Une femme a été nommée pour la première fois maire de Bagdad après le limogeage de son prédécesseur cible de critiques, a annoncé samedi un porte-parole gouvernemental.

B-bSD4HCAAAkDIb

Zekra Alwach est la première femme a accéder à un tel poste en Irak, où seulement 14% des femmes travaillent. (Photo : Twitter)

Zekra Alwach, ingénieur civile et directrice générale au ministère de l’Enseignement supérieur, est la première femme a être désignée à un tel poste en Irak, où des ONG internationales fustigent une dégradation flagrante des droits des femmes. Elle doit prendre ses fonctions dimanche. Le poste de maire est directement liée au bureau du Premier ministre et son détenteur a les prérogatives d’un ministre.

« Le Premier ministre Haïder Al-Abadi a limogé le maire de Bagdad Naïm Aboub et désigné Dr Zekra Alwach pour le remplacer », a annoncé le porte-parole du bureau de M. Abadi, Rafed Joubouri. Il a tenu à préciser que ce limogeage ne visait pas à « punir » Naïm Aboub, nommé en 2013.

Ce dernier était accusé par des habitants de Bagdad et sur les réseaux sociaux d’incompétence, de n’avoir rien fait pour améliorer les services de base dans la ville et de faire des déclarations faussant la réalité.

> Le « clown » Aboub

Naïm Aboub a fait les titres des médias irakiens en mars 2014 quand il a affirmé que Bagdad, alors minée par les violences, la carence des services publics, la crise politique et la corruption, était « un rêve, la plus belle ville au monde. Bagdad est plus belle que New York et Dubaï ».

« Aboub est un clown. Abadi aurait dû le limoger dès sa prise du pouvoir » en août dernier, a déclaré Yasser Saffar, 38 ans, propriétaire d’une épicerie à Bagdad. « Toutes ses déclarations étaient ridicules ».

> Illesttrime et violences

La nomination d’une femme au poste de maire est un développement positif en Irak, critiqué aujourd’hui pour les discriminations et les violences subies par les Irakiennes après avoir été considéré dans les années 1970 comme le pays le plus progressiste en matière de droits des femmes au Moyen-Orient. L’arrivée ensuite au pouvoir du Saddam Hussein puis les violences depuis l’invasion américaine de 2003 ont fait voler cette liberté en éclats.

Selon un rapport de l’ONU datant de 2014, au moins un quart des Irakiennes de plus de 12 ans sont illettrées, seulement 14% des femmes travaillent ou sont en recherche d’emploi. Et plus de la moitié des femmes de 15 à 49 ans pensent qu’un mari a le droit de battre son épouse.

Pourtant, la Constitution reconnaît la place des femmes, exigeant qu’un quart des sièges au Parlement leur revienne. Cette contrainte ne s’impose cependant pas à l’exécutif. Dans le gouvernement Abadi, il y a deux femmes dont une ministre d’Etat aux droits de la Femme.

AFP