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Une eau polluée presque partout


Un polluant éternel impossible à éliminer a été découvert sur l'ensemble du territoire français. (Photo : archives editpress)

En France, un polluant éternel a été retrouvé dans l’eau du robinet sur la quasi-totalité du pays. Le problème concerne toute l’Europe.

Des mesures des «polluants éternels» de la famille des PFAS par l’État confirment les craintes que suscite l’un de ces composés chimiques, le TFA, présent presque partout en France dans l’eau, y compris du robinet, comme le craignaient des associations environnementales.

L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a révélé mercredi que l’acide trifluoroacétique (de formule chimique CF₃COOH) était présent dans 92 % des eaux analysées.

Ce chiffre provient de prélèvements dans 647 échantillons d’eau brute (cours d’eau, mares, lacs, eaux souterraines, puits, etc.) et 627 d’eau du robinet, sur tout le territoire, en métropole et outre-mer.

«Nous étions un peu seuls, avec nos modestes moyens, à dénoncer ce problème», a affirmé François Veillerette, le porte-parole de l’association Générations futures, qui avait déjà réalisé des mesures de moindre ampleur. «Il est clair que l’alerte que nous avions lancée était justifiée. Les chiffres de l’Anses sont même pires que les nôtres».

Le TFA est un composé qui, selon plusieurs études, est nocif pour le foie et la fertilité et fait courir aux fœtus le risque de malformations. Utilisé par les industries pharmaceutique ou agrochimique, il est extrêmement persistant dans l’environnement, mobile et capable de contaminer largement toute la chaîne alimentaire, solides comme liquides, et les organismes.

En tant que «PFAS à chaîne courte», c’est-à-dire avec peu d’atomes de carbone, ce qui en fait une molécule très petite, il est extrêmement difficile à extraire lors du traitement de l’eau et pratiquement indestructible. Il n’y a aucune obligation à ce jour de mesurer sa concentration dans l’eau du robinet.

L’Anses relève que la concentration la plus forte reste trois fois inférieure à la «valeur sanitaire indicative» retenue par le ministère de la Santé, en l’absence de réglementation actuellement, de 60 microgrammes par litre d’eau. Mais, relève le porte-parole de Générations futures, «cette valeur indicative est extrêmement élevée, alignée sur l’Allemagne, alors que les Pays-Bas par exemple ont choisi 2,2 microgrammes». L’Union européenne doit trancher en 2026 sur des seuils harmonisés.

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