Un sénateur italien a lancé jeudi l’Italexit, parti souverainiste qui vise à sortir son pays de l’UE sur le mode du Brexit britannique. Gianluigi Paragone, ex-membre du Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème) et ancien journaliste de télévision, a choisi de présenter sa formation deux jours après une rencontre à Londres avec le chef du parti du Brexit, Nigel Farage, qui a joué un rôle déterminant dans la décision de la Grande-Bretagne de quitter l’UE.
Cette annonce intervient dans la foulée de l’accord européen pour lutter contre la pandémie de Covid-19 dont l’économie italienne sera la première bénéficiaire. « L’adhésion (au mouvement) ne fera que croître, au même rythme que les mensonges que l’Europe nous raconte », a déclaré l’élu jeudi lors d’une conférence de presse organisée à la Chambre des députés. Dans une interview au quotidien La Repubblica, il avait affirmé mardi que « le citoyen européen n’existe pas » prédisant « l’écroulement prochain » de l’UE.
« La plupart des Italiens ne veulent pas quitter l’UE. Seuls 30% environ, voire 40% à certains moments, disent oui à un départ », a déclaré le politologue Renato Mannheimer. Ce chiffre augmente légèrement pour les Italiens en faveur de l’abandon de la zone euro mais « je ne crois pas que le parti de M. Paragone puisse constituer un public assez important pour la sortie de l’Italie », a-t-il affirmé.
Liens par le passé avec la Ligue de Matteo Salvini
Pour l’expert, la perception d’un échec initial de la part de l’Europe à répondre rapidement à la crise liée à la pandémie de coronavirus en Italie a déçu la population, mais depuis lors le soutien à l’UE a de nouveau augmenté. Un plan de relance de 750 milliards d’euros approuvé mardi par les dirigeants de l’UE, dont une grande partie est destinée à soutenir l’économie de la Péninsule, devrait encore renforcer ce soutien, selon Renato Mannheimer.
Gianluigi Paragone, qui a eu des liens par le passé avec la Ligue du souverainiste Matteo Salvini, a été élu avec le M5S mais a quitté le parti antisystème peu après avoir participé, l’an passé, à la formation de gouvernement qui allie le M5S et Parti démocrate pro-européen. Le M5S et la Ligue ont tous deux atténué ces dernières années leurs positions antieuropéennes pour attirer des électeurs plus modérés.
LQ/AFP