Une série de secousses de 5,3 à 5,7 de magnitude ont frappé mercredi matin le centre de l’Italie, réveillant dans une zone actuellement sous la neige le traumatisme des séismes plus puissants d’août et d’octobre.
Une première secousse a eu lieu à 10h25 heure locale, évaluée à 5,3 par le Centre sismologique euro-méditéranéen (CSEM). Une autre, plus forte et plus longue et évaluée à 5,7, a eu lieu à 11h14, et encore une autre évaluée à 5,5 à 11h25. Les trois secousses ont été nettement ressenties à Rome, mais seuls quelques petits écroulements supplémentaires dans les zones déjà dévastées par les séismes de l’année dernière étaient signalés dans l’immédiat.
Les épicentres ont été localisés entre les communes de Montereale, Capitignano, Campostoto, Barete, Pizzoli et Amatrice, selon la Protection civile, qui n’avait pas encore d’informations sur d’éventuels dégâts ou victimes. Amatrice a été la localité la plus touchée par le séisme de 6,0 qui avait fait près de 300 morts le 24 août 2016. Le 26 octobre 2016, deux secousses de 5,5 puis 6,1 légèrement plus au nord avaient provoqué d’importants dégâts mais sans faire de victimes, de même qu’une autre secousse de 6,5 le 30 octobre près de Norcia, toujours dans la même zone.
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Depuis une dizaine de jours, cette zone a de plus subi d’importantes chutes de neige qui ont rendu de nombreuses routes impraticables et fait s’écrouler mardi l’hôpital de campagne provisoire composé de modules gonflables à Amatrice.
« Plus de mots »
« Je ne sais pas si on a fait quelque chose de mal, je me le demande depuis hier, 1,5 à 2 mètres de neige et maintenant aussi le tremblement de terre. Que dire ? Je n’ai plus de mots », a déclaré à la télévision le maire d’Amatrice, Sergio Pirozzi. « Nous essayons de nous relever, tant de sacrifices, puis la secousse du 30 octobre, puis des chutes de neige comme on n’en avait pas vu depuis 50 ans, les températures les plus basses depuis 25 ans, tout d’un seul coup », a-t-il ajouté.
« La situation est dramatique », a renchéri dans des déclarations à l’agence AGI Stefano Petrucci, maire d’Accumoli, une autre commune frappée en août. « Les routes communales sont impraticables en raison de la neige, les moyens (de nettoyage, ndlr) à disposition sont peu nombreux, certains sont en panne.. On ne peut pas faire la guerre avec des arcs et des flèches », a-t-il déploré. Les secousses ont provoqué des scènes de panique à L’Aquila, à quelques dizaines de kilomètres au sud, où un séisme avait fait plus de 300 morts en 2009. Mais le maire de la ville a assuré qu’elle n’avait pas subi de dégâts mercredi.
La société des chemins de fer italiens a suspendu provisoirement plusieurs lignes dans la région, remplacées par des bus le temps d’effectuer les contrôles nécessaires sur les voies. Mais la neige rendait les opérations difficiles. A Rome, les trois lignes de métro ont été fermées et plusieurs écoles évacuées, de même que les immenses locaux de la Farnesina, le ministère des Affaires étrangères.
Le Quotidien/AFP