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Un flux de réfugiés submerge les ONG


Meurtres viols, massacres, les population soudanaises sont martyrisées par la guerre civile. 

Après la prise d’el-Facher par les paramilitaires, les habitants fuient la région, mettant en difficultés les ONG.

Les volontaires des cellules d’urgences de Tawila, dans l’ouest du Soudan, submergés par le «flux de déplacés» dépourvus de ressources, ont lancé un appel à l’aide à l’ONU et la communauté internationale après la prise d’el-Facher par les paramilitaires, marquée par un assaut meurtrier suivi de massacres. Jusqu’à sa chute dimanche, el-Facher était la dernière des cinq capitales du Darfour contrôlée par l’armée régulière, en guerre depuis avril 2023 avec les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), désormais maitres de l’ensemble de la région. Les civils qui fuient el-Facher «subissent des mauvais traitements graves sur le chemin, dont des viols, des pillages et des meurtres», affirme jeudi un communiqué de Human Right Watch, en écho à de multiples rapports documentés.

«Si le monde n’agit pas en urgence, les civils risquent d’endurer des crimes plus haineux», avertit HRW. La région de Tawila fait face à une situation humanitaire critique », ont pour leur part alerté les cellules d’intervention d’urgence (EER) de Tawila, l’un des groupes de bénévoles locaux mobilisés pour aider les civils dans cette zone peu accessible. Les ERR appellent les responsables locaux de l’ONU au Soudan, «les organisations nationales et internationales et les acteurs humanitaires» à répondre «aux besoins urgents sur le terrain». Ces deux derniers jours seulement, «des milliers de familles déplacées sont arrivées», témoignent les bénévoles, «la plupart à pied, cherchant sécurité, abri et produits de première nécessité».

Depuis la prise d’el-Facher, la communauté internationale alerte sur la dégradation de la situation humanitaire, notamment sur «le risque croissant d’atrocités», motivées, selon le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits humains, «par des considérations ethniques». Les communications étant coupées, il est très difficile de joindre des sources locales indépendantes.

Depuis dimanche, plus de 36 000 civils ont fui les combats à el-Facher, pour beaucoup vers Tawila, une ville située à 70 kilomètres de là qui abritait déjà environ 650.000 déplacés, selon des estimations de l’ONU. En avril, une offensive contre le camp de déplacés de Zamzam, voisin d’el-Facher, avait provoqué un afflux massif de civils vers cette ville en proie à une épidémie de choléra. La région a accueilli au cours des deux derniers mois «plus d’un million de déplacés», selon les bénévoles des ERR, qui évoquent «une pression immense» sur les ressources rares et les services de base.

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