Le colonel Randrianirina a pris le pouvoir sur l’île africaine tandis que le président a quitté le pays. Des élections sont prévues, mais pas avant 12 mois.
Madagascar se prépare à l’investiture à la tête du pays d’un militaire qui a assuré jeudi qu’il ne s’agissait «pas d’un coup d’État», après trois semaines de manifestations qui ont chassé du pouvoir le président Andry Rajoelina, en fuite à l’étranger. Dans les rues d’Antananarivo, capitale de cette île pauvre et touristique de l’océan Indien, l’heure est la fête depuis mercredi, l’armée invisible, et la vie quotidienne a repris son cours, sans les barrages qui bloquaient la ville depuis le début des manifestations le 25 septembre. «Un coup d’État, c’est quand les soldats entrent dans le palais présidentiel avec des armes, qu’ils tirent, qu’il y a du sang… Ce n’est pas un coup d’État», a déclaré à la presse le colonel Michaël Randrianirina, 51 ans, qui doit prêter serment vendredi en tant que « président de la refondation de la République de Madagascar », selon un décret.
Sa désignation à la présidence a été approuvée par la plus haute juridiction du pays, démontrant que la prise de fonction «suit la procédure légale», a-t-il souligné. «Madagascar n’a pas choisi un régime miliaire. Le gouvernement appartient aux civils et le conseil présidentiel est aussi composé de militaires et de civils». Dans la nuit de mercredi à jeudi, l’entourage de l’ex-président Andry Rajoelina, destitué mardi par un vote de l’Assemblée nationale malgache, a confirmé pour la première fois que le président déchu avait «quitté le pays» entre le 11 et le 12 octobre. Ce départ est intervenu après que «des menaces explicites et extrêmement graves ont été proférées contre la vie du chef de l’État», précise un communiqué de son entourage transmis dans la nuit.
Le colonel Randrianirina a promis des élections dans un délai de 18 à 24 mois et assuré préparer un «processus de consultation pour trouver un Premier ministre le plus vite possible».