Une sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne risquerait d’entraîner le déplacement des camps de migrants de Calais vers la Grande-Bretagne, ont mis en garde lundi les services du Premier ministre britannique David Cameron.
« Si la Grande-Bretagne quitte l’Union européenne, il n’y a aucune garantie que les contrôles (frontaliers actuellement opérés à Calais) restent en place », a souligné un porte-parole de M. Cameron devant la presse.
« Sans ces contrôles, rien n’empêcherait des milliers de migrants de traverser la Manche en une nuit pour venir demander asile dans le Kent », région de villégiature proche de la capitale, a-t-il souligné.
David Cameron, qui doit organiser prochainement un référendum sur le maintien ou non de son pays dans l’UE, va utiliser cet argument dans le cadre de sa campagne pour faire accepter à ses concitoyens le projet de réformes qu’il a négocié avec l’UE, actuellement examiné par les 27.
« Downing Street espère ainsi tirer avantage de la crise des migrants sur le continent », affirme lundi le quotidien conservateur Daily Telegraph.
Le porte-parole de M. Cameron a souligné que la Grande-Bretagne et la France avaient « des relations de travail positives » sur la question des frontières mais qu' »une sortie de l’UE mettrait en question l’ensemble de la relation ».
Les partisans d’un Brexit ont accusé le gouvernement de créer des peurs infondées. « Le traitement des migrants à Calais est lié à un accord avec la France, pas l’UE. Il n’y a aucune raison qu’il change si nous quittons l’UE », a assuré Arron Banks, l’un des fondateurs de la campagne « Leave EU ».
« Le Premier ministre brandit cet épouvantail parce qu’il n’a pas réussi à obtenir de l’UE les réformes de fond qu’il avait promises », a-t-il ajouté. Les militants pro-UE de « Britain stronger in Europe » ont souligné que quitter l’UE aurait un impact sur les frontières. « En tant que membre de l’UE, nous avons le meilleur des deux », a souligné Will Straw, l’un de ses dirigeants.
« Grâce à l’accord avec les Français, nos contrôles aux frontières sont situés à Calais et non à Douvres (…) Si nous quittons l’UE, il y a un risque très réel que cet accord cesse, rendant moins sûres les frontières de la Grande-Bretagne », a-t-il ajouté.
Le Quotidien / AFP