Un citoyen belge a été arrêté en Iran le 24 février pour un présumé « délit d’espionnage », a annoncé mardi le ministre belge de la Justice Vincent Van Quickenborne, en dénonçant « une privation illégale de liberté ».
Le ministre s’exprimait lors d’un débat devant une commission du Parlement sur un traité belgo-iranien de transfèrement de personnes condamnées qui suscite la controverse. Des opposants iraniens en exil estiment que ce texte ouvre la voie à la remise à l’Iran, et à une possible grâce, du diplomate iranien Assadollah Assadi, condamné en Belgique en février 2021 à 20 ans de prison pour terrorisme.
M. Assadi, agent du renseignement iranien agissant sous couverture diplomatique, a été reconnu coupable d’avoir fomenté un projet d’attentat le 30 juin 2018 à Villepinte, près de Paris, contre un rassemblement du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), coalition d’opposants iraniens dont la principale composante est l’organisation des Moudjahidine du peuple (MEK).
Vincent Van Quickenborne a balayé les inquiétudes du CNRI, en assurant que le traité négocié avec Téhéran comportait « des garanties », et « n’oblige(ait) en rien » les Etats signataires « à accepter une requête de transfèrement ».
En concluant ce traité de transfèrement de condamnés, il n’a été « d’aucune façon question d’établir un lien avec des dossiers individuels », a affirmé le ministre, soulignant que cette coopération avait été initiée par le précédent gouvernement belge dès la fin 2016.
Dans le même temps, M. Van Quickenborne a révélé cette arrestation d’un compatriote en Iran il y a quatre mois, apportant la preuve que les intérêts et ressortissants belges sont menacés dans ce pays. En Iran, « il y a des vies humaines en jeu, ce ne sont pas mes mots, ce sont ceux de nos services de sécurité », a dit le ministre.
Il n’a pas détaillé les accusations pesant contre ce Belge, ni précisé s’il avait déjà été condamné. « Je ne peux pas en dire plus à la demande expresse de la famille », a-t-il souligné. Mais « les Affaires étrangères suivent le dossier de près, notre ambassadeur a déjà visité (le détenu) deux fois », selon lui. Selon les médias belges, il s’agit d’un travailleur humanitaire.
Le traité signé le 11 mars entre Bruxelles et Téhéran a été soumis en urgence la semaine dernière au Parlement belge. Il est inclus dans un projet de loi avec quatre autres traités internationaux qui pourrait être soumis dès jeudi aux députés réunis en séance plénière.