Un bateau partira mardi de la bande de Gaza afin de « briser le blocus » israélien imposé à l’enclave palestinienne depuis plus de dix ans, a annoncé dimanche le comité d’un mouvement baptisé la « Grande marche du retour ».
Les Palestiniens de la bande de Gaza, territoire coincé entre Israël, l’Egypte et la Méditerranée, se rassemblent depuis le 30 mars pour dénoncer le blocus israélien et exiger le retour des réfugiés palestiniens chassés ou qui ont fui de leurs terres en 1948 lors de la création de l’Etat d’Israël. Au moins 119 Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens lors de ces manifestations et affrontements.
L’armée israélienne a été accusée d’usage disproportionné de la force et l’Union européenne ainsi que des ONG ont réclamé une enquête indépendante sur ces événements. Israël accuse le mouvement islamiste Hamas, auquel elle a livré trois guerres depuis 2008, de s’être servi de la mobilisation palestinienne pour couvrir des tentatives d’attaques contre Israël.
Des malades, des étudiants et des chômeurs
« Nous annonçons le départ du premier navire depuis la bande de Gaza vers le monde mardi prochain à 11 heures. Le navire transportera un groupe de malades, des étudiants et des diplômés au chômage », a annoncé dimanche le militant des droits de l’Homme et membre du comité d’organisation de la « Grande marche du retour » Salah Abdel Ati. Il s’exprimait lors d’une conférence de presse organisée dans un port de pêcheurs à l’ouest de la ville de Gaza. Il n’a toutefois pas précisé la destination finale du navire.
Il s’agit de la première initiative du genre lancée depuis Gaza, selon les organisateurs. Ce départ coïncide avec le huitième anniversaire du « massacre du Mavi Marmara« , a ajouté Salah Abdel Ati. Le 31 mai 2010, des commandos israéliens avaient mené un assaut contre le Mavi Marmara, un navire affrété par une ONG turque. Neuf militants turcs avaient été tués dans l’attaque et un dixième avait succombé plus tard à ses blessures. Le ferry faisait partie d’une flottille internationale dont l’objectif déclaré était d’apporter de l’aide humanitaire à Gaza et d’attirer l’attention de la communauté internationale sur les conséquences du blocus.
Demande de protection
Le départ du bateau mardi consacrera « le lancement de la première ligne maritime entre Gaza et le reste du monde et la mise en application des normes relatives aux droits de l’Homme qui assurent la liberté de mouvement », a souligné Salah Abdel Ati. « Il est temps de mettre fin au blocus », a-t-il dit, tout en demandant aux Nations unies, au Comité international de la Croix-Rouge et à l’UE d’assurer la protection de ce voyage. Israël impose depuis plus de 10 ans un blocus terrestre, aérien et maritime à la bande de Gaza, gouvernée par le Hamas.
Le terminal de Rafah frontalier de l’Egypte, seule ouverture de la bande de Gaza sur le monde qui ne soit pas contrôlée par Israël, a été rouvert mi-mai pour le mois de ramadan, une première depuis 2013.
Le Quotidien/AFP