Un an après son élection à la Maison Blanche, les deux tiers des Américains pensent que Donald Trump a fait « peu ou rien », selon un récent sondage publié au moment où l’enquête russe continue d’empoisonner sa présidence.
D’après l’étude publiée par le Washington Post et la chaîne de télévision ABC News, 59% des personnes interrogées désapprouvent l’action du président américain, élu le 8 novembre 2016 et entré en fonctions le 20 janvier, quand seulement 37% l’approuvent. Il s’agit du moins bon résultat pour un chef d’État à ce stade de son mandat dans l’histoire récente des États-Unis, rappelle le quotidien.
Les avis sont négatifs sur chaque dossier : l’économie (53%) malgré des indicateurs dans le vert, le système de santé (70%) où il a échoué à faire passer toute réforme, ou encore la gestion de la menace terroriste (55%) après l’attentat meurtrier de mardi à New York. Et même la réforme fiscale annoncée cette semaine, et considérée comme une mesure-phare de son mandat, est accueillie défavorablement par la moitié des personnes interrogées. Selon 53% des Américains, le leadership des États-Unis dans le monde est plus faible sous Donald Trump.
Le dossier russe
En revanche, 58% des sondés approuvent la manière dont le procureur spécial Robert Mueller – nommé après le limogeage de James Comey, ex-directeur du FBI qui enquêtait sur le dossier – conduit les investigations fédérales sur les soupçons de collusion entre l’équipe de campagne de Donald Trump et la Russie avant la présidentielle. Cette enquête s’est accélérée avec la mise en accusation le 30 octobre de trois membres de l’équipe de campagne du magnat de l’immobilier, dont son ex-directeur Paul Manafort.
Et le dossier russe continue d’empoisonner la présidence. Le secrétaire d’État au Commerce, Wilbur Ross, est depuis quelques jours cité dans le scandale fiscal des « Paradise Papers » pour son business présumé avec l’entourage de Vladimir Poutine. Wilbur Ross contrôlerait 31% d’une société de transport maritime, Navigator Holdings, via des sociétés offshore. L’un des principaux clients de cette entreprise est, selon les révélations, une société gazière russe Sibur, contrôlée par des proches du président russe, dont un oligarque sanctionné par Washington après l’annexion de la Crimée.
Au total, sept membres importants de l’administration Trump ont démissionné ou ont été forcés de prendre la porte en un an (Tom Price, Sebastian Gorka, Steve Bannon, Anthony Scaramucci, Reince Priebus, Sean Spicer, Michael Flynn). Par ailleurs, la chaîne NBC News rapportait dimanche, citant plusieurs sources proches du dossier, que les enquêteurs fédéraux ont désormais « rassemblé suffisamment de preuves » pour envisager une mise en accusation de Michael Flynn, l’ex-conseiller à la sécurité nationale du président.
Immigration, climat, Corée du Nord
En un an, la présidence du 45e locataire de la Maison Blanche a par ailleurs été émaillée de plusieurs faits marquants et retentissants. Dès son installation dans le bureau ovale, Donald Trump a porté un coup à l’immigration, en signant des décrets – bloqués par la justice – interdisant l’entrée sur le territoire aux citoyens de plusieurs pays à majorité musulmane.
Il s’est également attaqué aux 690 000 jeunes clandestins surnommés les « Dreamers » (rêveurs), qui disposent d’un permis de séjour temporaire, en vertu d’un programme créé par Barack Obama, que Donald Trump a supprimé. Ils disposent de six mois de sursis avant que le Congrès ne légifère sur leur sort.
Autre « coup d’éclat » majeur, le président climato-sceptique a annoncé le retrait des États-Unis de l’accord de Paris sur le réchauffement climatique, faisant de son pays le seul à rester en marge de cette coalition mondiale, avec la Syrie.
Donald Trump s’est en outre engagé dans une escalade de provocations avec la Corée du Nord et son dirigeant, Kim Jong-Un, que le président américain surnomme « Rocket man » (l’homme-fusée), en référence aux tirs de missiles balistiques et essais nucléaires que la Corée du Nord multiplie en dépit des sanctions internationales.
« Ne nous sous-estimez pas, ne nous mettez pas à l’épreuve », a encore lancé mercredi le président américain, actuellement en voyage en Asie. « Nous défendrons notre sécurité commune, notre prospérité commune et notre liberté sacrée », a-t-il ajouté, réclamant la fin du programme nucléaire de Pyongyang.
Le Quotidien/AFP