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Un Allemand sur deux se sent « étranger » dans son pays


Un Allemand sur trois (33,8%) estime même que son pays, qui a accueilli en 2015 plus d'un million de réfugiés, est "envahi" par les étrangers "de façon dangereuse". (Photo AFP)

Un Allemand sur deux affirme se sentir « parfois comme un étranger » dans son pays en raison de la présence de « nombreux musulmans », selon une étude universitaire dévoilée mercredi qui témoigne d’une poussée des idées populistes dans le pays.

La proportion atteint 50% sur ce point, contre 43% en 2014. Menée par l’université de Leipzig en coopération avec plusieurs fondations, cette enquête montre en outre que 41,4% des personnes interrogées estiment que « les musulmans devraient se voir interdits » de venir en Allemagne (36,6% en 2014). Un Allemand sur trois (33,8%) estime même que son pays, qui a accueilli en 2015 plus d’un million de réfugiés, est « envahi » par les étrangers « de façon dangereuse ».

Dans leur majorité (59,9%), les personnes interrogées jugent que les réfugiés ne sont pas vraiment persécutés dans leur pays d’origine et pour 32,1%, ils sont venus pour profiter des prestations sociales. A l’est, environ 13% souhaite un leader « qui gouverne dans l’intérêt de tous » (10% à l’ouest). Et entre 25,5% (est) et 21% (ouest) souhaitent un parti unique incarnant le « communauté du peuple », concept tiré de la doctrine nazie.

« Un nouveau foyer » anti-islam dans l’AfD

« De larges pans de la population sont toujours prêts à déprécier et persécuter ce qu’ils perçoivent comme déviant et étranger », écrivent deux des auteurs, Oliver Decker et Elmar Brähler, dont l’étude, menée auprès de 2 420 personnes, note la montée en puissance des idées populistes, portées notamment par le parti Alternative pour l’Allemagne (AfD), critiqué pour sa dérive droitière et ses saillies anti-islam. « L’extrême droite a trouvé dans l’AfD un nouveau foyer », explique au Spiegel Olivier Decker. « On pense que les nazis et les radicaux d’extrême-droite sont dans les marges de la société. Mais ça n’est pas pertinent, l’idéologie des opinions populistes est très répandue », prévient-il.

Troisième force politique du pays selon les sondages (derrière les conservateurs CDU/CSU d’Angela Merkel et le SPD) l’AfD surfe sur la crise migratoire et est parvenu à entrer dans la moitié des Parlements régionaux, effectuant notamment des percées lors de trois récents scrutins (12% en Rhénanie-Palatinat, 15,1 dans le très peuplé Bade-Würtemberg et même 24,1% en Saxe-Anhalt).

Un commentaire

  1. Les nazis, les radicaux d’extrême droit et les islamistes sont tous à mettre dans le même panier. C’est un amalgame de sombres idiots ! L’histoire, d’hier et d’aujourd’hui, le prouve.