Situation sur le terrain, réactions internationales, sanctions : le point sur l’invasion de l’Ukraine par la Russie, en ce mercredi 16 mars après-midi.
Zelensky en appelle à Biden
« Être le leader du monde, c’est être le leader de la paix » : s’exprimant en anglais par visioconférence devant le Congrès américain qui l’a ovationné debout, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a directement interpellé Joe Biden mercredi. Il a exhorté son homologue américain à imposer de toute urgence une zone d’exclusion aérienne au-dessus de l’Ukraine.
L’Otan a annoncé peu après qu’elle ne déploierait pas de troupes ou de moyens aériens en Ukraine. Elle prépare un renforcement substantiel de sa présence militaire dans les pays alliés sur son flanc oriental, selon son secrétaire général.
Joe Biden doit s’exprimer à 15H45. Il doit entre autres annoncer une aide sécuritaire supplémentaire à l’Ukraine de 800 millions de dollars.
Poutine revendique un « succès »
Le président russe Vladimir Poutine a assuré mercredi que son opération militaire en Ukraine était un « succès », affirmant que Moscou ne laisserait pas ce pays devenir une « tête de pont » pour des « actions agressives » contre la Russie.
Lors d’une réunion gouvernementale diffusée à la télévision, il a aussi comparé l’avalanche de sanctions et condamnations occidentales frappant la Russie aux « pogroms antisémites ». Promettant des aides aux particuliers et entreprises, il a assuré que la Russie surmontait le « blitzkrieg » économique occidental.
Moscou veut la neutralité de l’Ukraine
Les pourparlers russo-ukrainiens se poursuivaient mercredi avec la proposition, rejetée par Kiev, d’un statut neutre de l’Ukraine sur le modèle suédois ou autrichien.
Le négociateur en chef ukrainien a refusé « un modèle suédois ou autrichien » et réclamé des « garanties de sécurité absolues » face à la Russie dont les signataires s’engageraient à intervenir de leur côté en cas d’agression.
La CIJ donne raison à l’Ukraine
La Cour internationale de justice (CIJ), plus haut tribunal de l’ONU, a ordonné mercredi à la Russie de suspendre immédiatement ses opérations militaires en Ukraine.
Les jugements de la CIJ sont contraignants et sans appel, mais la cour n’a aucun moyen de les faire respecter.
Explosions à Kiev, frappes sur Zaporojie
Plusieurs fortes explosions ont retenti à l’aube mercredi dans l’ouest de Kiev, suivies d’épaisses colonnes de fumées noire dans le ciel de la capitale, placée depuis mardi soir sous couvre-feu jusqu’à jeudi matin.
Des frappes russes ont par ailleurs touché une gare de Zaporojie, ville du sud du pays jusqu’alors épargnée et servant de refuge aux habitants de Marioupol qui fuient via un couloir humanitaire cette cité assiégée.
Selon l’armée ukrainienne, les forces russes ont tiré au lance-roquettes multiple sur des civils fuyant Marioupol, faisant un nombre non précisé de morts.
Dix personnes qui faisaient la queue pour acheter du pain ont été tuées par des tirs russes à Tcherniguiv, dans le nord de l’Ukraine, a annoncé le parquet général ukrainien.
Contact entre Washington et Moscou
Le conseiller de Joe Biden pour la sécurité nationale Jake Sullivan s’est entretenu mercredi avec le secrétaire du Conseil de sécurité russe Nikolaï Patrouchev, lors du premier échange officiel de haut niveau entre les États-Unis et la Russie depuis l’invasion russe de l’Ukraine.
Tchernobyl : des employés otages des Russes
Une centaine de techniciens sont coincés à la centrale de Tchernobyl, saisie le 24 février par les troupes russes. Ils terminaient alors leur service de nuit et n’ont pas été autorisés à rentrer chez eux depuis lors.
Dans des conditions sanitaires dégradées, ils tentent d’assurer la maintenance du site.
30 médias russophones bloqués
Le gendarme russe des télécoms Roskomnadzor a bloqué les sites d’au moins 30 médias supplémentaires, a constaté mercredi l’AFP.
Les sites du média d’investigation Bellingcat, de médias locaux russes, ainsi que de médias russophones basés en Israël et en Ukraine étaient inaccessibles en Russie sans réseau privé virtuel (VPN).
La Russie exclue du Conseil de l’Europe
Le Conseil de l’Europe, garant du respect de l’État de droit sur le continent, a exclu officiellement mercredi la Russie en raison de sa guerre lancée contre l’Ukraine, une décision prise au lendemain de l’annonce par Moscou que le pays claquait la porte de cette organisation.
Ils ont décidé un embargo sur le pétrole russe à la suite de l’invasion de l’Ukraine, le secteur de l’énergie est exclu des sanctions européennes. Toutefois, l’AIE note que de nombreuses entreprises se sont d’elles-mêmes détournées de la Russie.